Le jardin du guérisseur de Charlemagne à Érasme

L'art de guérir par les plantes au Moyen-Âge et la Renaissance

Rose

Dessin de rose
Leonhart Fuchs, Historia Stirpium, 1542, p. 693, © KBR, VH 6393 C

Nom latin :

Rosa gallica et Rosa centifolia

Famille :

Rosacea

Parties utilisées :

Pétales

Culture :

On la retrouve au bord des chemins et des bois, dans les haies, les prés secs, surtout au voisinage des jardins anciens ou même actuels. Elle jonche les pavements des maisons médiévales, entourée d’autres plantes. On la retrouve dans la moitié méridionale de l’Europe et le sud-ouest de l’Asie.
Floraison : juin-juillet.

Histoire :

En Europe nord-alpine, certains types indigènes de rosiers sauvages, comme l’églantier (Rosa canina) sont connus et utilisés depuis la fin de la Préhistoire.

Diverses roses cultivées semblent être arrivées d’Orient en Europe (en tout cas en Italie) dès l’Antiquité.
A cette époque, on l’utilise dans divers remèdes. On explique, par exemple, qu’il faut ôter des pétales la petite partie blanche, écraser le reste dans un mortier jusqu’à en faire une boule, et mettre celle-ci de côté, pour s’en servir comme onguent pour les yeux. Les femmes les utilisent aussi en pendentif, comme déodorant : les roses sont mélangées à du nard et de la myrrhe, pour former une boule que l’on laisse sécher au soleil. Les roses entrent aussi dans la composition de produits de beauté.

Au Moyen-Âge, la culture de la rose est recommandée par Charlemagne.
C’est la rose d’origine méditerranéenne, Rosa gallica, qui se trouve sans doute derrière la plupart des indications rosa. Elle est aussi l’ancêtre des autres roses ornementales (Rosa Damascena, Rosa centifolia,…), dont certaines variétés auraient été rapportées d’Orient par les Croisés mais se répandirent tardivement en Europe. La rose est une plante très importante du jardin médiéval.
Elle est un symbole de la Vierge Marie, mais aussi d’amour (cf. le Roman de la Rose).
L’huile de rose a toutes sortes de vertus internes et externes (inflammations de l’estomac, maux de tête, ulcères, brûlures, maux de dents). Pour l’obtenir, on met des pétales – rouges – dans un flacon de verre rempli d’huile d’olive, que l’on laisse reposer sept jours au soleil. On propose aussi de déposer simplement un pétale fraîchement cueilli le matin sur chaque paupière pour éclaircir l’œil ; on les dépose aussi sur les petites plaies, pour en faire sortir « l’humeur ».

La rose entre aussi dans diverses recettes de beauté, notamment sous forme d’eau de rose, dont le procédé de fabrication provenait d’Orient.

Au XXe siècle, on ne l’utilise plus que comme astringent léger et tonique, bien que l’infusion ou le vin servent contre divers maux (rhumes, diarrhées,…). L’infusion et le miel donnent des lotions, gargarismes, injections et collyres astringents, toniques et résolutifs. On en fait des infusions, sirops, miel rosat, vinaigre rosat, eau de rose, pommade pour les lèvres etc.

Recettes :

L’eau de rose selon Macer Floridus

Ingrédients : 30 g de pétales de rose, 330 ml d’huile d’olive

Préparation : Mettre 30 g de pétales dans l’huile d’olive ; bien fermer le récipient ; placer une semaine au soleil.

Utilisation : Cette huile est un excellent raffermissant et adoucissant pour la peau. En mélange avec l’huile de lys, elle fait le bonheur des peaux fatiguées et ridées.

Recette du miel rosat pour soulager les maux de gorge.

Ingrédients : 3 cuillères à soupe de pétales de rose séchés, 150 g de miel.
Préparation : Faire chauffer doucement, pendant 20 minutes, les pétales de rose séchés dans le miel. Filtrer en exprimant.

Posologie : Prendre trois cuillères à café par jour.

Eau de rose « maison »

Ingrédients : 3 belles poignées de pétales de rose

Préparation : Jeter les pétales dans un demi litre d’eau bouillante, laisser infuser 20 minutes. Filtrer. Ajouter 2 gouttes d’extrait de pépins de pamplemousse pour la conservation. L’eau de rose « maison » se conserve au réfrigérateur.

Utilisation : Complément idéal du démaquillant. Elle tonifie et adoucit la peau, combat les premières rides et conserve la fraîcheur du teint.

Savants liés :

Adam Lonicer (1528-1586)
Charlemagne (747-814)
Leonhart Fuchs (1501-1566)
Rembert Dodoens (1517-1585)