Histoire :
La bétoine est une des plantes les plus utilisées en médecine dans l’Antiquité et au Moyen-Âge. Pline l’Ancien (23-79) explique que son nom vient du peuple des Vettones, en Espagne, mais il est sans doute bien plus ancien. Il estime même qu’une maison dans laquelle elle a été semée est protégée contre tous les maléfices. La bétoine a fait l’objet d’un traité spécifique par Pseudo-Antonius Musa (De herba vettonica), qui la prescrit contre 47 maladies.
Selon Dioscoride, on utilise surtout ses feuilles, pour toutes sortes de maladies : spasmes, problèmes utérins, morsures, poisons, épilepsie, problèmes de foie, de digestion, de crachements de sang, de vessie, la jaunisse etc.
Au Moyen-Âge, Walafrid Strabon l’observe dans le jardin de Reichenau ; elle est utilisée fraîche ou sèche ; elle est utile pour la gorge ; certains pensent se protéger de tous maux en en buvant tous les jours. On l’utilise aussi en cataplasme sur les blessures de la tête.
Hildegarde de Bingen l’utilise en cataplasme contre la bêtise et pour lutter contre les cauchemars. Elle sert aussi de prescription magique contre les ensorcellements amoureux. Mais il ne faut pas manger de bétoine, qui « rend presque fou ».
Aujourd’hui, nombre de ces prescriptions se sont maintenues. Cette plante est entre autres stimulante, tonique, apéritive, vulnéraire ; la racine est purgative.
Elle est surtout utilisée sur les plaies, comme cicatrisant et détersif.
Recettes :
Décoction de bétoine
100 g dans un litre de vin active la guérison des plaies purulentes, infectées, tardant à se cicatriser ; elle donne de bons résultats dans les « ulcères variqueux ».
Savants liés :
Hildegarde de Bingen (1098-1179)
Leonhart Fuchs (1501-1566)
Otto Brunfels (1488-1534)
Pedanius Dioscoride (40-90)
Rembert Dodoens (1517-1585)
Walafrid Strabon (808/809-849)