Le jardin du guérisseur de Charlemagne à Érasme

L'art de guérir par les plantes au Moyen-Âge et la Renaissance

Lierre grimpant

Dessin de lierre grimpant
Otto Brunfels, Herbarum Vivae Eicones ad naturae imitationem, 1532, p. 11, © KBR, INC B 767

Nom latin :

Hedera helix
Le nom vient du latin hedera, en ancien français iere, puis par assimilation de l’article lierre.

Famille :

Araliacées

Parties utilisées :

Fleurs, feuilles, baies
toxiques !

Culture :

Fleurit en automne.

Histoire :

C’est une des rares lianes des forêts d’Europe.

Au Néolithique, son feuillage semble avoir servi de fourrage dans certaines régions.
En Égypte déjà, le lierre est le symbole du Dieu Osiris, et associé à la vie éternelle. En Grèce et à Rome, il accompagne Dionysos/Bacchus (comme la vigne). À cette époque, on en distingue trois sortes (blanc, noir, et en spirale) et on lui accorde beaucoup de propriétés médicinales. On recommande quelques fleurs dans du vin contre la dysenterie. Les jeunes feuilles bouillies traitent la langueur. Bouillies dans du vin, elles soignent les brûlures et la peau. Appliqué dans le nez, le jus des feuilles et des baies traite les maux de tête chroniques ; avec de l’huile d’olive, le lierre soigne les oreilles purulentes. Mais le jus de feuilles et les baies, bues, causent la stérilité et troublent l’esprit. Des baies mêlées à un onguent de rose, cuites dans une écorce de grenade et appliquées dans l’oreille soignent les maux de dents du côté opposé. Les baies permettent de se teindre les cheveux en noir. Le jus permet de se débarrasser des mauvaises odeurs du nez, et détruit les poux. Le jus de la racine, en boisson, soigne les morsures d’araignées venimeuses.

Au Moyen-Âge, on recommande de faire tremper du lierre dans de l’eau froide, de le cuire et d’en manger contre la langueur ; contre les maladies de la tête, il faut laver celle-ci avec de la lessive et du lierre ; mettre du lierre autour de la tête diminuera sa lourdeur et empêchera les bourdonnements d’oreille ; du lierre cuit, entourant la poitrine, guérira les douleurs de poitrine. Les graines de lierre noir broyées et bues sont recommandées contre les pierres de la vessie ; avec du vinaigre et de l’huile rosat, contre les douleurs de la tête ; en jus ou en vin contre les douleurs de la rate ; en jus contre les douleurs des oreilles et les polypes du nez.

Au XXe siècle, le lierre est reconnu comme résolutif et détersif ; la gomme-résine est insecticide et odontalgique (contre les douleurs dentaires) ; les baies sont éméto-cathartiques (relatif à une substance vomitive et purgative ), sudorifiques et fébrifuges.

Aujourd’hui, on reconnaît essentiellement au lierre des propriétés contre la bronchite, sans doute dues aux saponines qu’il contient. Utilisé en produit cutané, il peut causer des allergies.

Recettes :

Il faut utiliser le lierre avec prudence, et éviter de faire ses propres préparations, en tout cas en usage interne.

Pommade de sauge

Ingrédients : 30 g de feuilles de sauge, 30 g de feuilles de lierre terrestre, 250 g de saindoux, de beurre de cacao ou de karité, 45 g de cire blanche

Préparation : Cuire le tout ensemble et mettre dans un pot de grès après avoir retiré les plantes.

Utilisation : Contre ulcères atoniques, plaies et contusions.

Savants liés :

Adam Lonicer (1528-1586)
Leonhart Fuchs (1501-1566)
Otto Brunfels (1488-1534)
Rembert Dodoens (1517-1585)