Le jardin du guérisseur de Charlemagne à Érasme

L'art de guérir par les plantes au Moyen-Âge et la Renaissance

Menthe pouliot

Dessin de menthe pouliot
Otto Brunfels, Herbarum Vivae Eicones ad naturae imitationem, 1532, p. 227, © KBR, INC B 767

Nom latin :

Mentha pulegium

Famille :

Lamiacées

Parties utilisées :

Feuilles

Culture :

Fleurit de juillet à octobre.

Histoire :

Cette plante est aussi appelée « Herbe aux puces » ou « Chasse-puces » en raison de ses propriétés. Certains pensent d’ailleurs que son nom pouliot viendrait de pulex, la puce.

Dans l’Antiquité, on la recommande pour la digestion, mais aussi pour les règles et pour expulser les fœtus ; elle soulagerait les personnes souffrant de spasmes, nausées et maux d’estomac, et purgerait l’intestin. Elle aide aussi contre les morsures d’animaux, et, placée contre les narines, pour faire reprendre conscience aux gens qui se sont évanouis. Séchée et brûlée, elle fortifie les gencives, apaise les inflammations ; sa décoction apaise aussi les démangeaisons ; en bain de siège, elle sert en cas d’inflammation utérine.

Au Moyen-Âge, on la conseille en boisson ou cataplasme, pour aider l’estomac paresseux ; placée derrière l’oreille, elle empêche de souffrir d’insolation. Elle sert contre les nausées et maux d’estomac, contre les morsures, l’évanouissement, les démangeaisons, fortifie les gencives… En fomentation, elle relâche les membres contractés ; elle sert d’expectorant ; elle aide contre la goutte, les maux de la rate, apaise la toux, active la sécrétion d’urine. Elle est aussi aphrodisiaque… On la conseille en cataplasme contre les maux de cerveau menant à la folie ; le suc éclaircit la vue s’il est placé autour des yeux (et non dedans, ce qui est nocif) ; on peut en faire un collyre avec du fiel de coq ; en poudre, avec miel et vinaigre, sous forme de boisson, il purge l’estomac. On recommande en cas de « catarrhe froid » de la mettre en sachet, de la chauffer et de la mettre sur la tête, ou en emplâtre avec du vin.
Le pouliot a aussi été utilisé contre la « puanteur du nez » : il fallait faire une fumigation de pouliot, de rose et d’autres espèces aromatiques.

Au XVe siècle, on conseille de brûler ses fleurs fraîches pour chasser les puces.

Au XXe siècle, le pouliot est reconnu comme digestif, carminatif, cholagogue , expectorant et béchique et désinfectant.

Recettes :

Décoction de menthe poivrée contre la mauvaise haleine

Ingrédients : Feuilles de menthe poivrée, 500 ml d’eau

Préparation : Chauffer à ébullition 1 cuillère à soupe de feuilles de menthe poivrée dans l’eau.
Laisser infuser pendant 2 à 3 heures. Filtrer.

Posologie : Gargariser 100 ml de ce mélange 5 fois par jour en cas de mauvaise haleine.

Savants liés :

Adam Lonicer (1528-1586)
Leonhart Fuchs (1501-1566)
Otto Brunfels (1488-1534)
Rembert Dodoens (1517-1585)