Le jardin du guérisseur de Charlemagne à Érasme

L'art de guérir par les plantes au Moyen-Âge et la Renaissance

Grenadier commun

Dessin du fruit de grenadier
Adam Lonicer, Naturalis historiae opus novum, 1551, p. 71, © KBR, VH 6.700 C

Nom latin :

Punica granatum

Famille :

Punicacées

Parties utilisées :

Le fruit lui-même, son écorce, les feuilles et les fleurs du grenadier.

Culture :

Fructification : septembre-février

Histoire :

La grenade est le fruit du grenadier (Punica granatum). Il n’a ni odeur ni nectar. Son nom vient du latin malum granatum, fruit à graines. Originaire du Proche-Orient, ce fruit a été très reconnu tant à la Préhistoire que durant l’Antiquité et le Moyen-Âge. Il semble avoir été introduit en Espagne par les Arabes et avoir donné son nom à la ville de Grenade. Il apparaît, selon les époques, comme un symbole d’unité, de fertilité, de résurrection, et au Moyen-Âge est associé à la Vierge.

Les Anciens distinguaient deux types de grenades : les douces, moyennement chaudes et humides ; et les « aigrelettes », froides et sèches. Les premières convenaient mieux comme aliments, les secondes comme remède. Il s’agit en fait de deux stades de maturité du fruit.

Au Ier siècle ap. JC, le médecin grec Dioscoride rapporte déjà ses vertus médicinales. Au Moyen-Âge, on le recommande pour ceux qui souffrent de fièvre, de vomissements, dysenterie, diarrhée ou encore hémorragie nasale (Livre des simples médecines). Dodoens souligne aussi ses effets favorables à l’estomac, ainsi que les propriétés vermifuges de son écorce.

Aujourd’hui, on utilise toujours ses fleurs (dites « balaustes ») en infusion contre la diarrhée ou la dysenterie ; ses feuilles sont à la base d’une tisane tonique favorable à l’estomac ; son suc est utilisé entre autres contre les inflammations oculaires.

Par ailleurs, l’écorce du grenadier fournit une matière tannante (collante) avec laquelle on peut créer de l’encre.

Recettes :

La meilleure façon de consommer la grenade, notamment pour la prévention des maladies cardiovasculaires, est de boire le jus frais, soit en le pressant soit en introduisant une paille directement dans le fruit.

Savants liés :

Adam Lonicer (1528-1586)
Pedanius Dioscoride (40-90)
Rembert Dodoens (1517-1585)