Vincenzo Coronelli, 1688
Visible entrée Mont des Arts
© Bibliothèque royale de Belgique
Qui ?
Certains auteurs antiques, tels Strabon (v. 58 av. J.C.- v. 25 ap. J.C.) et Pline (23-79), font allusion à des globes terrestres construits par Cratès de Mallos (v. 220-140 av. J.-C.) en 150 av. JC et par Ptolémée (v. 90-v. 168) d’Alexandrie 300 ans plus tard. Mais le plus ancien globe terrestre conservé est l’œuvre de Martin Behaim (1459-1507). En 1484, le roi du Portugal Jean II le désigne comme géographe dans un voyage de découverte autour de l’Afrique. En 1492, Behaim retourne en Allemagne et y construit un globe terrestre, sur lequel il dessine ses nouvelles découvertes (avec beaucoup d’erreurs). L’Amérique et l’Australie sont absentes ; une multitude d’îles fictives remplit le vide entre l’Europe et l’Asie. Ce vide était beaucoup trop réduit par rapport à la réalité. Ces erreurs ont poussé Christophe Colomb (1451-1506) à chercher la route des Indes dans cette direction en tentant de traverser l’Atlantique. On conserve aujourd’hui ce globe à Nuremberg au Germanisches Nationalmuseum.
Quand ?
Conçu au XVe siècle (en 1492), on commença à l’utiliser peu après son invention. Il a servi à des explorateurs comme Christophe Colomb qui l’a utilisé pour découvrir l’Amérique lors de son expédition.
Évolution :
En 1520, Johann Schöner (1477-1547) réalise une mappemonde en bois peint où l’Amérique est représentée mais de façon encore incomplète. En 1683, Vincenzo Coronelli (1650-1718) construisit les énormes globes terrestre et céleste de Marly pour Louis XIV. Ils sont aujourd’hui conservés à la Bibliothèque nationale de France. D’autres globes (imprimés) de Coronelli sont visibles à la Bibliothèque Royale de Belgique. Au XVIIe siècle, les contours des continents deviennent de plus en plus exacts, à part l’Australie, qui n’est que devinée. Un siècle plus tard, le problème de la longitude est résolu et, grâce aux globes terrestres, on pouvait désormais mesurer les longitudes géographiques et les distances entre divers lieux. A cette époque, les côtes Nord et Ouest de l’Australie sont enfin connues et représentées.
La fin du XVIIIe siècle et le XIXe siècle constituent une période de grand changement dans l’évolution de la découverte géographique et céleste. À cette époque, les globes terrestres avaient un noyau de bois recouvert de plâtre. Les éléments cartographiques étaient imprimés à partir de plaques gravées, collés sur le plâtre et peints à l’aquarelle avant d’être vernis.
Pour quoi ?
La construction des globes terrestres avait pour premier objectif de représenter les connaissances géographiques sous forme d’une maquette de la terre. Les globes terrestres représentent la terre vue de l’extérieur.
Le second rôle était de montrer l’importance que les grands seigneurs donnaient aux instruments scientifiques (notamment au XVIIème siècle). Ceux-ci utilisaient ces globes comme de précieux objets de décoration, de par leurs nombreux détails, la beauté de leur gravure et leurs ornements.
Comment ?
Le globe terrestre est une maquette représentative de la Terre. Elle est composée de lignes parallèles horizontales (Latitudes) qui sont représentées en partant de l’Equateur vers les pôles et aussi de méridiens (Longitudes) qui sont des cercles passant par les 2 pôles.
Œuvres liées :
Références :
DEMORIANE H., L’art de reconnaitre les instruments scientifiques du temps passé, Paris, Hachette, 1974, 125 p.
HEBERT E. et AMIOT A., Instruments scientifiques à travers l’histoire, Paris, Ellipses, 2004, 495 p.
MATRICON J. et ROUMETTE J., L’invention du temps, Paris, Cité des sciences et de l’industrie, 1991, 127 p.
MICHEL H., Les instruments des sciences dans l’art et l’histoire, Bruxelles, Albert de Visscher, 1980, 205 p.
MICHEL H., Images des sciences Les anciens instruments scientifiques vus par les artistes de leur temps, Bruxelles, Albert de Visscher, 1977, 153 p.