Cadran solaire équinoxial/équatorial universel, G. Arscenius, Louvain, vers 1560, inv. 2607
Diam. 7 cm
© Musées royaux d’Art et d’Histoire
Portfolio :
Qui ?
L’origine de cette invention n’est pas très claire mais elle semblerait pouvoir être attribuée aux Egyptiens ou aux Mésopotamiens, qui le transmirent aux Grecs. C’est un Grec, Anaximandre de Milet (VIe s. av. J.-C.), qui l’introduisit en Europe et calcula entre autre la date des équinoxes grâce au cadran solaire.
Quand ?
Le cadran solaire fut construit dès l’Antiquité (le principe en était connu en Egypte au XVe siècle av. J.-C.)
Évolution :
L’apparition du cadran solaire est liée à l’évolution de la division des journées (jour/nuit). Vers 2100 av. J.-C., les Egyptiens divisent la nuit en douze décans (chaque décan étant basé sur une ou plusieurs étoiles) à des fins religieuses. Vers 1500 av. J.-C., ils divisent aussi le jour en 12 parties (à durée variable selon la saison). C’est à cette même époque qu’apparaît le cadran solaire. Au VIIe siècle av. J.-C., les Chaldéens adoptent le système des 24 périodes, qui est transmis aux Grecs et poursuit ensuite sa progression dans le monde.
Plusieurs formes de cadrans solaires se sont succédées à travers le temps. C’est à partir des Croisades (et peut-être par l’intermédiaire des savants arabes) qu’apparaissent dans nos régions les cadrans solaires à heures égales (au style orienté vers le pôle).
Pour quoi ?
L’homme tout au long de son histoire a sans cesse cherché des repères pour se rassurer et il s’y applique encore de nos jours. Ces repères sont particulièrement importants dans l’espace et le temps. Ce dernier permet d’organiser les journées. On gère ainsi les horaires de travail, des messes, des prières et des annonces (cloches, criées, etc.) qui en découlent, de l’ouverture et de la fermeture des portes des villes.
Comment ?
Le cadran solaire se compose de deux parties bien distinctes :
- Le cadran : surface plane, horizontale, verticale ou dans un plan quelconque, convexe, concave, sphérique ou cylindrique qui sert de support de l’instrument sur lequel est placée la graduation, c’est-à-dire la division de la journée donnée en heures (24 parties/24 heures ; le cercle (360°) divisé en 24 donne 15° d’écart entre chaque heure).
- Une tige rigide appelée le style ou gnomon : dérivé du mot grec gnômôn signifiant une règle, le gnomon désigne en latin (gnomon) l’aiguille du cadran solaire. Il est toutefois plus approprié d’employer le terme « style » étant donné que le mot gnomon désigne aussi le cadran solaire dans sa plus simple composition : un bâton ou même parfois l’homme lui-même placé de façon verticale sur le sol. Il sert à former l’ombre qui, reportée sur le cadran, indiquera le temps selon la division utilisée sur le support ou selon la longueur de l’ombre. Sa forme peut être droite mais possède des variantes.
Son orientation peut varier aussi :
- Cadran à style polaire : gnomon parallèle à l’axe de rotation de la Terre.
- Cadran à style droit : gnomon perpendiculaire au cadran. Seule son extrémité est prise en compte dans la lecture.
- Cadran équatorial/équinoxial : Cadran placé sur un plan parallèle à celui de l’équateur terrestre, le style reste perpendiculaire à celui-ci et est orienté dans le plan du méridien local. Il est divisé en 24 parties espacées chacune par un angle de 15°. Sa particularité est que sa lecture se fait d’un côté puis de l’autre (équinoxe de printemps à automne et vice versa).
- Cadran horizontal : Cela correspond au cadran solaire au sol que nous connaissons. Divisé en 12 ou 24 parties. La ligne entre 6h et 18h passe par le pied du style.
- Cadran vertical : Cadran solaire dont le cadran est vertical. Le style doit être orienté au méridien local et est parallèle à l’axe de la terre.
- Cadran de berger : C’est un genre tout à fait ingénieux de cadran solaire portatif et vertical. Il est confectionné pour une latitude donnée, ainsi sa lecture en est faussée si on s’éloigne trop du parallèle en question. Le style horizontal se projette sur la colonne verticale et est réglée d’après la date.
Le saviez-vous ?
Le plus grand cadran solaire du monde et non des moins éphémères fut le Mont Saint-Michel. En 1988, après des calculs précis, des miroirs formant des chiffres romains furent placés sur le sable face au Mont. Le cadran fonctionnait à l’équinoxe et la pointe de l’église indiquait l’heure. Après quelques jours, les marées ont emporté les plaques.
Le plus grand cadran solaire de Belgique se situe boulevard Baudouin Ier au dessus de l’immeuble de la Communauté Française. Il mesure 6m de large sur 4 mètre de long, est en béton et donne l’heure de la montre en été et en hiver.
Œuvres liées :
Références :
MIHAI FERARU R., « New contributions to the study of the sundials discovered in the Greek cities of Dobruja », Dialogues d’histoire ancienne, 34/2, 2008, p. 65-80.
ROHR R.J., Les cadrans solaires. Traité de gnomonique théorique et appliquée, Gauthier-Villars, 1965.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_mesure_du_temps