Le Musée FN d’Archéologie Industrielle a été créé par la Fabrique Nationale Herstal (FN) dans le but de préserver une partie de ses anciens outillages et équipements que les nécessités récentes de la modernisation condamnaient à disparaître. L’amélioration des conditions de travail et le recours, dans beaucoup de domaines, à des technologies nouvelles contribuent en effet à effacer rapidement les traces matérielles de ce que fut la révolution industrielle qui a profondément marqué notre civilisation depuis le XIXe siècle.
Fondée en 1889 par un groupe d’armuriers liégeois mais orientée depuis longtemps dans des secteurs très diversifiés, la FN a été avant tout – et reste pour une large part – une entreprise basée sur la mécanique de précision. En créant un musée privé (mais accessible à tous), la FN comble une lacune dans la région liégeoise où il n’existait pas encore, à côté du très beau Musée du Fer et du Charbon, d’établissement consacré à l’histoire de l’industrie mécanique.
Le Musée d’Archéologie Industrielle a été inauguré le 25 mai 1977 par les participants au Quatrième Colloque d’Archéologie Industrielle. Il a été retenu parmi les lauréats du « Prix européen du musée de l’année », décerné par les Communautés européennes.
DE L’ARTISANAT AUX MACHINES PROGRAMMEES
Les origines de la FN coïncident avec l’introduction de la mécanisation dans la fabrication des armes et l’on peut dire que la création de cette entreprise marque les débuts de la révolution industrielle dans le secteur armurier, jusque là voué surtout à l’artisanat. Non que le travail manuel ait disparu ensuite dans ce domaine car il y conserve encore de nos jours, notamment à la FN, une place importante, mais il est devenu un complément de la machine, prépondérante dans les processus de fabrication.
L’existence de moyens mécaniques importants et la nécessité d’amortir un matériel beaucoup plus coûteux que le simple outillage artisanal amenèrent rapidement la FN à s’orienter également vers d’autres secteurs: celui des vélos, motos, automobiles, camions, autobus, trolleybus, machines à écrire, matériel agricole, métiers à tricoter, moteurs d’avions, etc… A cette fin, il a fallu faire appel à d’autres technologies qui ont à leur tour accru le savoir-faire et la capacité de l’entreprise en matière de mécanique. Parallèlement, la production armurière elle-même s’est étendue au domaine complémentaire de la cartoucherie et à des types d’articles de plus en plus variés. Par la suite, la diversification des produits et des services n’a fait que s’accentuer et se déroule actuellement de façon très active.
Outillage des monteurs d’armes de la FN
(d’environ 1890 à environ 1965)