Charles Buls est né dans le bas de la ville, rue du Lombard, le 13 octobre 1837, de parents aisés. Maigre et sec comme un fakir, dit Albert Guislain (1957), semblable à un capitaine huguenot après trois cents jours de siège! De 1849 à 1855 il fait ses humanités à l’athénée de Bruxelles. Il termine, en 1855, raconte Henry Dorchy (1950), sa seconde industrielle en 12ème position. Il se lie, vers l’âge de 16 ans, avec Léon Vanderkindere, le futur historien qui, en 1863, épousera Adèle, la jeune soeur de Buls.
Elu pour la première fois à quarante ans, le 27 juin 1877, il devient échevin le 13 février 1879 et bourgmestre le 18 décembre 1881.
Devenu premier magistrat, il défendra avec énergie la cause libérale sans négliger, pour autant, la sauvegarde des intérêts de tous ses administrés.
Elu au parlement dès 1882, Buls vivra, deux ans plus tard, la terrible guerre scolaire de 1884 mettant aux prises les catholiques de Malou qui défendaient la loi Jacobs et les libéraux qui, aidés par les Jeunes Gardes Libérales, avaient fort à faire pour se défendre contre les violents stokslagers venus de province. Réélu à la Chambre en 1886, il démissionne de son poste de bourgmestre le 16 décembre 1899 dans des circonstances restées peu claires. En 1864, le 26 décembre, il avait, avec quelques amis, fondé la Ligue de l’Enseignement dont il assuma la présidence pendant de longues années. Les activités de la Ligue débouchèrent, en 1875, sur la création, boulevard du Hainaut (actuel boulevard Maurice Lemonnier), de l’Ecole Modèle (actuelle Ecole Normale Charles Buls). La mort survient le 13 juillet 1914, quelques jours à peine avant l’ouverture des hostilitésde 14-18. Lorsqu’Emile De Mot se présente au Conseil communal pour succéder à Charles Buls, il déclare: Je n’ai pas de programme à formuler, l’administration de Monsieur Buls continue.
Nous n’insisterons pas sur le précurseur que fut Ch. Buls en matière d’enseignement mais bien sur quelques points particuliers du combat qu’il menait quotidiennement pour préserver sa ville de Bruxelles.
« Karel » et le Théâtre Flamand
Charles Buls, nous l’avons dit, se considérait comme le bourgmestre de tous et, à ce titre, estimait que, puisque les francophones de Bruxelles avaient, depuis longtemps, leurs salles de spectacles, il n’était que juste de pourvoir la communauté flamande d’un théâtre convenable.
Le 17 décembre 1883, le conseil communal décide que le vieil arsenal militaire de la rue de Laeken sera transformé en salle de spectacles et les plans en sont confiés à l’architecte Jean Baes. Ces plans sont approuvés par l’administration le 12 mai 1884 et le 14 novembre de la même année, les travaux de maçonneries sont adjugés à Auguste leblicq. Le 22 décembre on commence des démolitions et le 3 mars suivant les travaux de reconstruction sont entamés.