MUSEES, MONUMENTS ET COLLECTIONS BELGES
LE MUSEE DE L’IMPRIMERIE
A LA BIBLIOTHEQUE ROYALE ALBERT Ier
par
J.-M. HOREMANS
Professeur attaché au Service éducatif
de la Bibliothèque royale Albert Ier
Musée de l’Imprimerie, A.S.B.L.
Boulevard de l’Empereur 4, 1000 Bruxelles.
Entrée gratuite.
Ouvert tous les jours, de 9h à l7h, sauf le dimanche.
Un catalogue explicatif (50 F) est mis en vente à l’entrée des salles d’exposition (étage -2) et au comptoir de vente des publications (étage 0).
Des visites guidées sont organisées à l’intention des groupes qui en feront la demande au Service éducatif de la Bibliothèque royale, tél. 02/513 61 80 ext. 264.
RAPPEL HISTORIQUE
L’imprimerie, on l’oublie généralement, est une invention de l’Extrême-Orient qui, outre la xylographie, avait connu la typographie (caractères mobiles). Malheureusement, en Chine, elle resta prisonnière du privilège impérial et du nombre incalculable de signes et ne connut une première évolution importante qu’au milieu du XVe siècle en Europe occidentale. Le développement de l’industrie papetière, l’invention du caractère mobile en divers endroits de l’Europe occidentale (éditions prototypographiques des anciens Pays-Bas ; Gutenberg à Mayence) et, par voie de conséquence, la possibilité de multiplier ces supports de la pensée que sont les livres constituent des signes précurseurs d’une lente évolution sociale : au privilège intellectuel d’une élite (aristocratie ou clergé) se substituera progressivement le rôle grandissant de la bourgeoisie et, plus tard, du peuple.
Par un étrange conservatisme technique, imputable peut-être à l’organisation corporative traditionaliste et contraignante, la presse en bois, imaginée également par Gutenberg, se maintiendra, sans grande modification, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle et fournira, pendant quatre siècles, un motif iconographique abondamment représenté. Certes, l’imprimerie a pris un second essor, dès le XIXe siècle, par l’utilisation de diverses forces motrices et du rouleau encreur, mais pendant quatre siècles il ne fut nullement question d’utiliser la force hydraulique pourtant employée en d’autres domaines et, notamment, dans la fabrication de la pâte à papier.
Mais paradoxalement aussi, avec cet outillage rudimentaire, les imprimeurs parvinrent à une remarquable qualité de travail : certains incunables (imprimés antérieurs à 1501) prouvent la virtuosité technique des premiers imprimeurs, capables d’associer harmonieusement, sur une même page et en caractères différents, texte et notes marginales. Et quelques siècles plus tard, à la fin de l’utilisation de la presse en bois, les éditions de luxe du XVIIIe siècle comptent parmi les plus prestigieuses de l’histoire du livre.