Sophie Germain aka. Auguste Le Blanc (1776-1831)

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  • Marie-Sophie Germain naît le 1er avril 1776 à Paris. Son père Ambroise-François Germain est un député actif du Tiers-État à l’Assemblée Constituante de 1789. Il veille à ce que sa fille reste à la maison et Sophie Germain passe sa jeunesse dans la bibliothèque de son père.
  • C’est à l’âge de 13 ans que Sophie Germain se découvre une passion pour les mathématiques en lisant le récit de la vie d’Archimède. Elle lit tout ce qui lui tombe sous la main, élaborant ses propres traductions de certains ouvrages classiques. On dit même qu’elle se lève la nuit pour étudier à la lueur d’une bougie. Son père tente de la dissuader de se tourner vers une profession « masculine » en confisquant les chandelles mais face à sa détermination, il accepte finalement de la soutenir.
  • À 19 ans, Sophie Germain parvient à obtenir les notes de cours de l’École Polytechnique nouvellement créée. L’école étant réservée aux hommes, elle ne peut y étudier et établit alors une correspondance sous le nom d’Antoine Auguste Le Blanc avec certains professeurs, dont le grand mathématicien Joseph-Louis Lagrange.
  • Le professeur Lagrange est tellement impressionné par les réflexions d’Antoine Auguste Le Blanc qu’il décide de le présenter à Carl Friedrich Gauss, le plus grand mathématicien de l’époque. Gauss est, lui aussi, impressionné par les travaux d’« Antoine » sur le Théorème de Fermat.
  • En-dehors de la théorie des nombres, Sophie Germain, qui s’affiche maintenant sous son propre nom, s’intéresse à un phénomène de vibration découvert en 1807 par le physicien Ernst Chladni : en saupoudrant de sable un disque de cuivre et en le frottant avec un archet, il obtenait des figures géométriques. Pour expliquer ce phénomène, l’Institut de France ouvre un concours sur la formulation mathématique des surfaces élastiques. Sophie Germain tente pendant plus de dix ans de résoudre ce problème.
  • En 1816, elle est la première femme à remporter un prix de l’Académie, puis à assister à ses séances sur son seul mérite. Sophie Germain s’opposait à un mathématicien réputé de l’époque, Siméon Denis Poisson, qui privilégiait (à tort) une approche moléculaire du phénomène. Elle réussit cependant à proposer une solution et le jury lui décerne une médaille en or. Mais Sophie ne se présente pas pour la recevoir car elle estime que le jury n’a pas évalué son travail à sa juste valeur, entre autres parce qu’elle est une femme.
  • Elle poursuit quand même ses recherches, mais le mémoire qu’elle dépose en 1825 est ignoré par le jury. En effet, dans ce jury siégeait Poisson ! Les résultats de son travail ont pourtant permis de nombreuses réalisations, dont la tour Eiffel.
  • Elle décède le 27 juin 1831, victime d’un cancer du sein, juste avant que, sur la proposition de Carl Friedrich Gauss, l’Université de Göttingen lui accorde un doctorat honorifique.

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