1985 – 8(2)

JEAN PELSENEER

[[ L’auteur tient à exprimer ses vifs remerciements à Madame Andrée Despy-Meyer, archiviste-adjoint à l’Université Libre de Bruxelles, pour l’aide et les facilités qu’elle a bien voulu lui accorder lors de ses recherches pour cet article. ]]

Hosam ELKHADEM
Comité Belge d’Histoire des Sciences

Résumé

L’auteur évoque la carrière académique de Jean Pelseneer (1903-1985) et le rôle qu’il joua dans l’histoire des sciences en Belgique.

Samenvatting

De auteur schetst de academische loopbaan van Jean Pelseneer (1903-1985) en wijst op de rol die hij speelde in de geschiedenis der wetenschappen in België.

Abstract

The author recalls the academic carrier of Prof. Jean Pelseneer (1903-1985) and his role within the history of science movement in Belgium.

L’intérêt pour l’histoire des sciences a connu au début de ce siècle un essor considérable qui s’est concrétisé dans les efforts de Georges Sarton (1884-1956) et dans la création de la revue Isis. Il a fallu attendre les années trente pour que cet intérêt se traduise dans l’enseignement universitaire. Cette discipline, qui voit aujourd’hui se manifester en Belgique un renouveau d’intérêt dans la création d’un troisième cycle d’enseignement universitaire, vient de perdre un de ses défenseurs qui, par ses efforts incessants, avait certainement contribué à créer le climat intellectuel favorable au lancement de ce vaste projet académique.

Jean Pelseneer, né à Bruxelles le 7 janvier 1903, avait obtenu en 1928 le titre de docteur en Sciences Physiques et Mathématiques de l’Université Libre de Bruxelles avec une dissertation intitulée Les tensions de radiation en relativité généralisée[[ J. Pelseneer, 1928. – Les tensions de radiation en relativité généralisée. Bulletin de la Classe des Sciences de l’Académie royale de Belgique 5ème série, 14: 408-418. ]]. Durant l’année académique 1928-1929, aspirant du Fonds National de la Recherche Scientifique, il fit un séjour d’étude à Cambridge, Oxford et Londres. Il y découvrit de nombreux inédits d’Isaac Newton (1642-1729) [[ J. Pelseneer, 1929.-Une lettre inédite de Newton. Isis 12: 237-254; 1930. -Une opinion
inédite de Newton sur l’« Analyse des Anciens » à propos de l’Analysis geometrica de Hugo de Omerique. Isis 14: 155-165; 1931. – Project for the Publication of Newton’s Correspondance. Science; 332-333; 1932. – Le dernier autographe de Newton. Isis 17 : 331; 1936. – Une lettre inédite de Newton à Pepys (2 décembre 1693). Osiris 1 : 497-499; 1939. – Lettres inédites de Newton. Osiris 7 : 523-555. ]] et le journal de Robert Hooke (1635-1702)[[ J. Pelseneer, 1931. – Un journal inédit de Hooke. Isis 15: 97-103. ]].

Grâce à une bourse de la Commission for Relief for Belgium (C.R.B.), Educational Foundation Inc., Jean Pelseneer passa les années 1929-1931 à l’Université de Harvard puis à l’Université de Californie (Berkeley).

Dès son retour en Belgique en 1931, il devint suppléant du Professeur Théophile De Donder (1872-1957) pour son cours d’Histoire des Sciences Physiques et Mathématiques à la Faculté des Sciences de l’Université Libre de Bruxelles[[ Les deux coopèrent dans Th. De Donder & J. Pelseneer, 1937. – La vitesse de la propagation de la lumière selon Descartes. Bulletin de la Classe des Sciences de l’Académie royale de Belgique 4ème série, 23: 689-692. ]]. La même année, il fut désigné commissaire spécial pour la Belgique à la Commission du Comité International d’Histoire des Sciences et fut alors chargé d’entreprendre la publication de tables chronologiques d’histoire des sciences [[ J. Pelseneer, 1941 & 1942. – Tables chronologiques des principaux faits concernant les sciences qui ont eu lieu en Belgique au XVIe siècle. Archeion 23: 395-409 & 24: 216-217.]]

En fait, la longue carrière professorale de Jean Pelseneer fut entièrement consacrée à une seule discipline, l’histoire des sciences, au sein d’une seule institution, l’Université Libre de Bruxelles.