1985 – 8(1)

MEDECINE ET MEDECINS DANS L’EGYPTE GRECO-ROMAINE D’APRES LES SOURCES PAPYROLOGIQUES

Marie-Hélène MARGANNE
Docteur en Philosophie et Lettres

Résumé

L’étude de 206 papyrus grecs relatifs à la médecine (du -IVe s. au + VIIe s.) a permis à l’auteur de préciser les rapports entre la médecine pharaonique et la médecine grecque « importée » en Egypte. Spécialement à Alexandrie, la médecine de l’Egypte gréco-romaine sera en constante progression, totalement dégagée du traditionalisme sclérosé des médecins égyptiens.

Samenvatting

Aan de hand van 206 Griekse medische papyri (van de 4e eeuw voor tot de 7e eeuw na Christus) heeft de auteur de betrekkingen bestudeerd tussen de in Egypte « ingevoerde » Griekse geneeskunde en die uit de tijd der farao’s. De Egyptische geneeskunde uit de Grieks-Romeinse periode biedt een beeld van vooruitgang, dit in tegenstelling tot het volledig verstarde traditionalisme der oude Egyptische artsen.

Abstract

The study of 206 Greek papyri (from the fourth century B.C. to the seventh century A.D.) enabled the author to specify the relationship between Pharaonic medicine and Greek medicine « imported » in Egypt. It was specially in Alexandria that the Greco-Roman medicine of Egypt would be in constant progress, completely free from the stiff traditionalism of Egyptian physicians.

De tout temps, la médecine fut renommée en Egypte. Déjà, dans l’Odyssée (IV, 227-232), Homère célèbre cette terre « qui produit en abondance des drogues, dont maints mélanges sont bienfaisants et maints autres nuisibles, et où les médecins l’emportent en habileté sur tous les autres hommes, car ils sont du sang de Paeon ». Au Vème siècle avant notre ère, l’historien Hérodote (II,84) écrit qu’en Egypte « tout est plein de médecins ».

La médecine égyptienne était si réputée qu’au VIème siècle avant notre ère, par exemple, les rois perses faisaient appel à des spécialistes égyptiens pour les soigner (Hérodote, III, 1). Mais la situation changea quelques décennies plus tard, lorsqu’un médecin grec, plus habile, évinça ses confrères égyptiens à la cour du Grand Roi.

En sautant de cheval, Darius s’était fait une entorse que les médecins ne parvenaient pas à guérir. Bien pis, en tordant et en forçant le pied, ils aggravaient le mal, au point que, durant sept jours, raconte Hérodote (III, 129), le roi ne put fermer l’œil. Le huitième, il fit appel à un médecin grec réduit en esclavage, Démocédès de Crotone (VIe s.). Celui-ci « appliqua des remèdes grecs et, faisant succéder l’emploi de la douceur à celui de la force, il rendit possible au roi de goûter le sommeil, et en peu de temps, le mit en état de santé, alors que Darius n’espérait plus du tout avoir le libre usage de son pied » (III, 130).

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