1983 – 6(3)

Les sièges d’extraction

En 1850, nous trouvons les puits comme le génie de Canelle les a représentés dans « La Belgique Industrielle » de Géruzet (fig. 2). Les terrils n’existent pas encore. Les puits sont pourvus de machines à vapeur, portent un nom, et un numéro.

Nous distinguons la fosse d’En Haut (N° 1), à laquelle était adjointe une première pompe à feu de 1798, avec à proximité immédiate le bloc des bureaux et ateliers. Il en existe encore des vestiges avec pavés d’époque. Inutile d’ajouter que tout ceci est menacé – au même titre que les terrils environnants – par la boulimie des promoteurs-spéculateurs … sociaux. Viennent ensuite le puits de la Croix (N° 2), la fosse Sainte-Marie (N° 3). La fosse Saint-Hubert (N° 4) devrait se situer entre les deux lettres « DE » du plan (fig. 1), où elle a été inexplicablement omise. On peut reconnaître la pompe à feu de la Paix et la fosse de l’Espérance (N° 5) à l’extrême gauche, et à droite, le puits Sainte-Barbe (N° 6). La lettre « P » désigne un puits de recherche rapidement abandonné. Dans l’intervalle « k-i », un système de puits est creusé, dont deux seront retenus, respectivement en 17 et 18, pour devenir les puits 7 et 8 (Avaleresses du Nord et du Midi) et former le siège Léopold. Un conduit de picotage conduit les eaux souterraines d’un certain niveau vers la Haine, en (a).

Après d’autres recherches et après la fusion de 1895 avec la Société de Sars-Longchamps & Bouvy, un dernier siège (Albert-Elisabeth, N° 9 & 10) sera établi au bord de la falaise surplombant le vallon de la Haine vers Saint-Vaast, à la lisière sud de la concession. Ce dernier siège de la société sera fermé au début des années 1960, après la constitution des Charbonnages du Centre, groupement de liquidation comme nous en avons tant connus.

Fig. 2 – Les Charbonnages de La Louvière et La Paix (La Belgique Industrielle de
Géruzet).

Explication des figures

La gravure extraite de « La Belgique Industrielle» (fig. 2) nous restitue l’aspect perspectif de la concession (1850-1860) vue depuis le point le plus méridional de la partie déjà en exploitation.

On peut y remarquer la signalisation ferroviaire et un convoi sur le CF anglais Manage-Mons, auquel sont raccordés les sièges Nos 4- 5-6. La gare de la Paix sera érigée en 1860, après reprise de cette ligne par l’Etat, qui s’opposait à la cession au groupe Rothschild. La voie ferrée de droite est celle qui unissait les puits au bassin-canal de La Louvière.

Le plan (fig. 1), extrait du tome 18 des Annales des Travaux Publics, donne une situation en 1858. Il y manque toutefois le canal, le CF du charbonnage, la fosse Saint-Hubert et la pompe à feu d’En Haut.

La photo reprise en fig. 3 est datée de mai 1889, époque de l’Exposition du Centenaire de 1789, de la Tour Eiffel. Elle provient, ainsi que celle reprise en fig. 4, de l’album Warocqué; ces messieurs les administrateurs de charbonnages se sont réunis, avec quelques ingénieurs – une dizaine de personnes – et ont visité le siège 5 et la pompe à feu de la Paix. Leur calèche stationne devant la fosse. Un photographe professionnel a opéré du même point, à 180°, vers la pompe et vers la mine. Cet ensemble ancien était déjà extraordinaire voici un siècle, ce qui justifie cette « excursion ». Le motif – quasi certain – est que l’on allait arrêter la pompe, déjà alors un fossile de l’époque des « atmosphériques ».

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