Les productions du constructeur Haurix
Les constructeurs de l’époque travaillaient artisanalement et n’étaient guère à même de produire plus d’une installation par an, comme cela paraît avoir été le cas de Haurix. Il semble que dix machines aient été installées par ses soins. Ce furent d’abord les pompes à feu de Saint-André (1790, Charbonnage de Sars-Longchamps, où elle est commémorée par la rue de la Machine à feu, près de la gendarmerie de La Louvière), n° 176 du Rapport, et de la mine de houille de la société de la Barette (1792, Houdeng-Goegnies, déjà disparue en 1845), n° 166 du Rapport.
Dans son brillant ouvrage consacré aux débuts de la machine à vapeur dans l’industrie belge (1800-1850), Anne Van Neck (1979), à la mémoire de laquelle nous rendons un hommage ému, indique l’existence de 8 machines Haurix dans notre pays. Elles se répartissent en 4 unités à la période française (1795-1814) et 4 autres à la période hollandaise (1814-1830). Nous pouvons répartir les premières comme suit:
– 1796 : exhaure des carrières de pierre à bâtir, à Ecaussines-d’Enghien;
– 1802: exhaure des carrières Druart, dont la chaudière explosa en 1849, faisant 4 tués et 4 blessés graves;
– 1806: pompe à feu du puits de Bonne-Espérance des charbonnages de Strépy-Bracquegnies (n° 152 du Rapport);
– 1811 : pompe à feu de la Paix, du charbonnage de La Louvière (n° 169 du Rapport). La date de 1811 est celle des Mines, du Rapport et des Travaux Publics; celle de 1810 est retenue par Anne Van Neck et figure sur la photo de 1889.
Les dernières comprennent:
– 1816: pompe à feu du puits du Nord des charbonnages de Strépy- Bracquegnies (n° 153 du Rapport);
– 1822: machine d’une installation de sciage des pierres, aux carrières de pierre à bâtir d’Ecaussines-d’Enghien. Le constructeur n’est plus mentionné comme étant de Quaregnon, mais de Haine-Saint-Pierre (?).
Nous n’avons pas retrouvé de trace des deux dernières unités mentionnées comme appartenant à la période 1816-1826; elles n’apparaissent pas dans le Rapport, mais elles peuvent être disparues entre- temps.
Tous ces engins étaient équipés d’une chaudière « champignon », sauf la Paix qui en possédait deux; toutefois, dans l’étude de Goyot, Saint-André possède deux chaudières cylindriques en 1845.
Références
Annales des Travaux Publics, tomes 7 et 18.
Exposé de la situation administrative de la province du Hainaut (1834-52).
Mines, usines minéralurgiques, machines à vapeur. Rapport au Roi. Ministère des Travaux Publics, Bruxelles, 1842.
Huwé, Mengal & Liénaux, 1959. – Histoire et petite histoire de La Louvière.
J. Monoyer, 1874. – Mémoire sur l’origine et le développement de l’industrie houillère dans le bassin du Centre. Mons.
A. Van Neck, 1979. – Les débuts de la machine à vapeur dans l’industrie belge, 1800-1850. Académie royale de Belgique, Bruxelles.