1988 – 11(1/2)

5. De 1900 à 1940

En ce qui concerne les différentes orientations d’études dont il a déjà été question (philosophie et lettres, droit, médecine, sciences et sciences appliquées), aucune modification n’intervient dans le domaine statistique durant la période allant de 1900 à 1940, même à l’occasion d’une refonte complète des programmes, réalisée en 1929[24]. Le seul changement concerne, une fois encore, l’intitulé de l’enseignement de probabilités, qui devient, en 1929, calcul des probabilités et théorie des erreurs d’observation.

Mais plusieurs éléments nouveaux apparaissent dans d’autres disciplines, en 1900 et aux environs de 1900.

C’est ainsi qu’un nouveau programme de géographie, comportant un cours de notions de statistique, entre en vigueur en 1900[8].

De même, divers enseignements de sciences administratives et de sciences commerciales, qui s’étaient développés durant la deuxième moitié du dix-neuvième siècle dans le cadre des universités et dans certaines écoles spécialisées, ont intégré la statistique dans leurs programmes entre 1890 et 1910, et notamment en 1893 et 1906[7;9]. Ces enseignements ont également été l’objet d’une restructuration générale en 1934, avec, à ce moment, un accroissement sensible de l’importance de la statistique [10;11;12].

En outre, à la veille de la deuxième guerre mondiale, la statistique figure dans les programmes d’autres orientations d’études, telles que les sciences sociales, les sciences pédagogiques, etc.

Mais, si la statistique occupe ainsi une place plus importante dans les programmes relatifs à diverses disciplines, il faut noter qu’elle n’est encore l’objet d’aucun cycle d’études et d’aucun diplôme universitaire particulier. Les seules exceptions sont, dans une certaine mesure, un graduat en sciences actuarielles et une licence en sciences actuarielles, dont les premiers étudiants sont diplômés en 1939 et 1940[15].

De même, l’enseignement de la statistique est encore assuré, en général, par des personnes dont la statistique ne constitue pas la préoccupation exclusive, et sans qu’il n’existe de service ou de département spécialisé. La principale exception est sans doute celle de Raymond Olbrecht (1888-1959), qui, à l’Université de Bruxelles, fut titulaire des cours de statistique de l’Ecole de commerce et de l’Ecole des sciences politiques et sociales, de 1919 à 1958, titulaire également de divers cours de statistique en Faculté des sciences et en Faculté de médecine, directeur du Séminaire de statistique économique et de démographie, à partir de 1931, et président de l’Institut de statistique, à partir de 1952[14; Legrain,1981].

Parmi les autres personnes qui ont enseigné la statistique en Belgique entre 1900 et 1940, une mention particulière doit être accordée aussi à Emile Waxweiler (1867-1916), prédécesseur de Raymond Olbrechts à l’Université de Bruxelles et premier Directeur, en 1902, de l’Institut de sociologie de cette Université, à Camille-Lucien Jacquart (1867-1931), auteur de divers travaux et d’un livre de statistique, publié en 1907, et à Armand Julin (1865-1953), Professeur à l’Université de Liège, auteur de plusieurs études et de livres de statistique, publiés en 1910 et à partir de 1921, et Président de l’Institut International de Statistique, de 1936 à 1947[14; Jacquart, 1907; Julin, 1910, 1921-1923; Legrain, 1981].

6. De 1945 à 1985: bref aperçu [[L’objet des séances consacrées à l’histoire de l’enseignement de la statistique durant la Second International Conference on Teaching Statistics étant limité à la période antérieure à la deuxième guerre mondiale, le texte de ce paragraphe est volontairement très condensé.]]

La situation de l’enseignement de la statistique en Belgique évolue ensuite de façon très sensible, après la deuxième guerre mondiale.

Le terme « statistique » apparaît de manière beaucoup plus fréquente dans les programmes universitaires officiels de 1949 et dans leurs nombreuses adaptations et modifications ultérieures. Outre les différents domaines cités précédemment, on retrouve en effet ce terme notamment dans les programmes de sciences agronomiques, de sciences pharmaceutiques et de sciences vétérinaires [13;17]. De plus, une autonomie accrue des universités et des établissements assimilés aux universités leur permet d’introduire des notions de statistique dans différents programmes d’études où leur présence n’est pas légalement requise.

Au niveau plus avancé des études complémentaires, différents programmes post- universitaires spécifiques apparaissent à partir de 1955. Sans chercher à être exhaustif, on peut citer le certificat d’études de l’Institut de statistique de l’Université de Bruxelles, puis un certificat de méthodes statistiques appliquées aux problèmes de la santé, un certificat de statistique appliquée à la recherche agronomique et biologique, une licence spéciale en statistique économique et en économétrie, un diplôme spécial en statistique, une licence en statistique, etc. [16].

Parallèlement, la statistique a également été introduite, après la deuxième guerre mondiale, dans différents cycles d’études supérieures non universitaires (écoles d’infirmières par exemple) et dans certains programmes d’enseignement secondaire.

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