7(1)

Dans la table, la première ligne indique les substances du genre A, soit de référence pour les combinaisons avec les substances du genre B et C rangées dans les colonnes au nombre de 16. Dans notre
exemple, C sera placé au-dessus de B dans la même colonne dont le terme supérieur est A.

La première colonne classe les substances qui s’unissent aux acides volatils dans l’ordre d’affinité décroissante ; on trouve ainsi la potasse, l’ammoniaque, les oxydes métalliques et les métaux.

La deuxième colonne relative à l’acide chlorhydrique classe les métaux dans l’ordre suivant : étain, antimoine, cuivre, argent, mercure.

Encore un exemple, la quatrième colonne qui concerne l’acide sulfurique donne le phlogistique - principe huileux et inflammable, c’est -à-dire en réalité les réducteurs -, la potasse, l’ammoniaque, les oxydes des métaux alcalino-terreux, le fer, le cuivre, l’argent.

Dans les interprétations jointes au tableau, Geoffroy assigne à ce dernier un double but : expliquer les réactions observées, les « justifier » selon son expression et prévoir les réactions futures.

Fig. 1. - La table de Gellert (1751), extraite de "Chimie métallurgique, dans laquelle on trouvera la Théorie & la Pratique de cet Art ( ... ) Par M.C.E. Gellert, Conseiller des Mines de Saxe, & de l’Académie Impériale de Petersbourg. Ouvrages traduits de l’Allemand. Tome premier. A Paris, chez Briasson, Libraire, rue Saint-Jacuues. à la Science" (1758).

De 1718 à 1758, quelques essais furent tentés pour perfectionner cette première table, mais rien de nouveau, quant au fond, ne fut apporté. En 1730, il y eut la table de Jean Grosse qui comme celle de Geoffroy utilise les symboles et comprend 19 colonnes. En 1751 parut la table de Christian Gellert avec 28 colonnes dans lesquelles les substances toujours désignées par leur symbole sont classées par ordre de solubilité aqueuse croissante (fig. 1) .

La table (fig. 2) qui termine le mémoire couronné à Rouen en 1758, possède 33 colonnes et, comme celles que nous venons de citer, utilise les symboles en usage à l’époque. Ce tableau est précédé d’une longue dissertation (87 pages) destinée à le justifier et à l’expliquer, dissertation que je voudrais analyser maintenant.

Dès la première phrase, l’auteur nous précise ce qu’il entend par « affinité » et l’importance qu’il accorde à la doctrine fondée sur cette notion :

«  L’affinité ou le Rapport, qu’il y a entre les différentes substances, est le fondement principal des connaissances qu’on peut acquérir sur la miscibilité ou l’union de divers corps & par conséquent sur le résultat de leurs combinaisons & sur les produits que l’on peut en former, ou séparer » .

Le vocabulaire utilisé est à remarquer, car la notion de tendance à l’union est encore signifiée, dans ce mémoire comme antérieurement, par des termes différents ; nous sommes à l’époque où le vocabulaire va se fixer, où les chimistes vont s’habituer à employer « affinité » à l’exclusion des autres termes. Ici, Jean-Philippe de Limbourg utilise, comme Geoffroy l’avait fait dans son mémoire de 1718, le mot Rapport (qui figure dans l’Encyclopédie) ; dans la suite de son texte, il emploiera « disposition », « convenance » et « attraction » et même « amitié ».

[1 Voir Technologia 6(4) : (1983).

[2 D’après : Calmet 1756 : 632, Richard 1835 : 46, Benoit 1892 : 514-515, Grimm 1899, vol. I : 491 et ss. Duvernoy 1902, Rolland 1910 : 140, Moser 1934 qui cite de nombreuses références de travaux des XIXème et XXème siècles, Schneider 1953 qui cite cinq documents d’archives incontestables, Hiegel 1955, Pfleger 1955, 1956.

[3 Code du carré de l’atlas des Batraciens et Reptiles de Belgique : voir Parent 1979.

[4 Journal des Sçavans, Année 1762, Paris, 1762, p. 295.

[5Ibid, p. 295, « M. de Limbourg, Docteur en Médecine de Theux, au Pays de Liége ».

[6 Etienne Geoffroy, "Table des différens Rapports observés en Chimie entre les différentes substances", Histoire et Mémoires de l’Académie Royale des Sciences pour 1718, Paris, 1720, H. Stoire, p. 99, Mémoire, p. 202-212.
et "Eclaircissements sur la table insérée dans les Mémoires de 1718 concernant les Rapports observés entre différentes substances ", Hist. et Mém. de l’Ac. Royale des Sciences pour 1720, Hist., p. 32, Mém., p. 20-34.

[7 Etienne Geoffroy, Hist. et Mém .... pour 1718, p. 203.

[8 Jean-Philippe de Limbourg, Dissertation sur les affinités chymiques, qui a remporté le prix de Physique de l’an 1758 quant à la partie Chymique, au Jugement de l’Académie Royale des Sciences, Belles Lettres et Arts, de Rouen, Liège, 1761.

[9 Ibid., p. 10.

[10Ibid., p.15.

[11Ibid., p 18.

[12 Ibid., p. 26.

[13 Ibid., p. 21.

[14 Ibid., p. 26-27.

[15 Ibid., p. 30.

[16 Ibid., p. 30-31.

[17 ibid., p. 38-39.

[18 Ibid., p. 39.

[19 Ibid., p. 40.

[20 Ibid :, p. 52.

[21 Voir figure 2.

[22 Jean-Philippe de Limbourg, Dissertation ... , p. 70.

[23 Georges-Louis Lesage, Essai de Chymie Méchanique, Couronné en 1758 par l’Académie de Rouen, quant à la 2de partie de cette Question : Déterminer les Affinités qui se trouvent entre les principaux Mixtes, ainsi que l’a commencé Mr Geoffroy ; & trouver un système physico-méchanique de ces Affinités, Brochure in 4° de 54 pages, sans lieu ni date de l’impression.
Un compte-rendu de cet ouvrage parut dans le Journal des Scavans, année 1762, Paris, 1762. p. 734-757.



















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