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SOMMAIRE CONTENTS INHOUD
J. C. Baudet. - L’histoire des sciences plus utile
que l’histoire des techniques ?
H. Elkhadem. - Une nouvelle conception de l’hygiène
et de la diététique au XIème siècle
[1] Il est toujours bon (utile…) de relire Lalande, qui nous donne cette définition, inspirée de
Kant : utile, ce qui a sa valeur, non pas en soi-même, mais comme moyen d’une fin Jugée
bonne. Et qui rappelle aussi une remarque de J.S. Mill, lequel considérait comme ne faisant partie que du vocabulaire « de conversation » le terme « utile » employé dans le sens
étroit de ce qui concerne l’intérêt.
[2] C’est dommage que le mot « savant » ne soit plus guère utilisable et que le terme anglais
scientist ne puisse pas être transposé en français, à cause de la signification particulière,
dans l’histoire des idées, du terme « scientiste ». Le français ne dispose pas d’un terme
simple pour désigner le spécialiste, le professionnel des sciences exactes et naturelles ...
[3] Nécessité qui aboutit à une ritualisation de l’activité universitaire.
[4] Pour faire court, on dira, en insistant sur le premier ou le deuxième terme : l’histoire des
sciences et l’histoire des sciences. C’est au fond l’opposition entre l’analyse et la synthèse, Henri Berr (1911) a très bien montré que cette opposition fonde la différence entre
l’érudition historisante et la science historique.
[5] Sur ce beau sujet, signalons l’étude pertinente de Vincenti (1982), un ingénieur américain
qui étudie fort bien ces différences. On ne peut pas résumer plus simplement le problème
qu’en reprenant une phrase de cet auteur : A basic determinative throughout is the fundamental difference between engineering as the creation of artifacts and science as the pursuit
of knowledge. Vincenti fournit une intéressante bibliographie, qui montre qu’il existe,
outre-Atlantique, a growing historical and philosophical interest in engineering knowledge as an epistemological species. C’est là qu’aurait dû chercher Beaune (1980) pour « trouver »
la technologie ! Notre honoré collègue s’obstine à la rechercher là où elle n’est sûrement pas, chez les gendelettres (comme gendarmes, disait Balzac). Voir Daumas (1981), un peu dur pour Beaune qui, tout de même, a fait oeuvre méritoire et qui a quelques trouvailles heureuses. Par exemple : il faut chercher la rationalité dans la technique elle-même, ou encore il y a technologie lorsque la technique parle.
[6] La notion de fiabilité, si caractéristique de la technologie contemporaine, est tournée vers
le futur. La prévision est l’obsession de l’ingénieur (coefficient de sécurité, MTBF,
contrôle de qualité ...), engagé qu’il est dans le concret. La sanction de l’échec est, ici, la
faillite.
[7] D’après le célèbre texte de Perrin (1912).
[8] Cette remarque - banale - permet de repérer la source d’une opposition à la technique
et aux techniciens qui est de toujours, mais qui prend en notre fin de siècle des proportions spectaculaires. Une religiosité rémanente déifie la Nature, et la technique est ainsi
perçue comme sacrilège.
[9] Ibn al-Qiftĩ, 1903 ; Ibn Abĩ Usaybi’a, 1882
[10] Ballester (1974), note 234, en connaît 17.
[11] Diels (1934), fgt. 6.
[12] Surtout dans De Temperamentis, notamment l, 511-518
[13] Ars Medica, XXIII.