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Mais l’élément le plus représentatif de l’emploi de ce combustible est sans conteste la centralisation verrière qui s’opère dans le courant de ce XVIIIème siècle sur les sites d’extraction. En effet, sur 36 verreries en activité dans nos régions durant cette période et dont plusieurs n’eurent qu’une existence très éphémère, on n’en compte pas moins de 16 dans les bassins houillers (Charleroi, Gilly, Ghlin, Gosselies, Lodelinsart et Jumet).
En conclusion, nous pouvons remarquer qu’au XVIIIème siècle, la houille achevait de se substituer au bois dans le secteur verrier, sans toutefois que ce combustible n’exclut l’utilisation du premier, toujours employé, comme nous l’avons vu, pour certaines productions. D’autre part, la recherche de cette source d’énergie provoqua une concentration de l’activité verrière dans les sites miniers, et en particulier dans le bassin de Charleroi. Enfin cette concentration entraîna une redistribution des marchés, une restructuration des manufactures, et le développement de véritables « trusts » ; autant d’éléments qui préparent et annoncent « la grande révolution » industrielle du XIXème siècle.
Références
C. Douxchamps-Lefebvre, 1966. - L’exploitation houillère dans la région de Charleroi au début du XVIIIème siècle, Paris.
E. Grar, 1850. - Histoire de la recherche, de la découverte et de l’exploitation de la houille dans le Hainaut français, dans la Flandre française et dans l’Artois (1716-1791,
Valenciennes.
H. Hasquin, 1971. - Une mutation, le pays de Charleroi aux XVII et XVIIIème siècles, Bruxelles.
V. Lefebvre, 1939. - La verrerie à vitre et les verriers de Belgique depuis le XVème siècle, Charleroi.
J. Philippe, 1974. - Le Val Saint Lambert, nos cristalleries et l’art du verre en Belgique, Liège.
F. Pholien, 1899. - La verrerie au pays de Liège, Liège.
L. Quinet, 1889. - Les anciennes verreries et les anciens verriers du pays de Charleroi, Charleroi.
Abréviations
A.G.R. : Archives Générales du Royaume (Bruxelles).
A.E.N. : Archives de l’Etat à Namur.
A.N. : Archives Nationales (Paris).
A.V.B. : Archives de la Ville de Bruxelles.
C.F. : Conseil des Finances.
[1] Ce travail fut entrepris dans le cadre d’un mémoire de licence présenté à l’Université Libre de Bruxelles en 1979.
[2] Essentiellement, les archives du conseil des Finances, les dossiers des douanes (A.G.R.), les archives de la Ville de Bruxelles et quelques dossiers des Archives Nationales à Paris.
[3] Nous excluons de notre propos les verreries forestières de Forges-lez-Chimay et de St-Hubert, qui tant par leurs productions que par leurs méthodes de travail appartiennent encore au XVIIème siècle.
[4] AGR CF 5346 fol 251.
La corde de bois la plus usitée à l’époque dans la région peut être estimée à quelque 2.2 m3.
[5] AEN, fonds Douxchamps, livre de compte de la verrerie Zoude.
[6] AGR CF.
[7] Les tiseurs étaient les ouvriers préposés à la surveillance et à l’entretien des feux.
[8] AEN conseil provincial n° 315.
[9] AVB registre n° 2283.
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[10] AN. Paris F 14 4250.
[11] AGR CF 5348 fol 185.
[12] Le problème de l’évacuation des eaux était naturellement crucial pour tous les travaux de sous-sol.
[13] Il s’agissait d’une pompe à feu, de type Newcomen, installée dans les veines
de Fayat après 1725.
[14] AEN : Conseil provincial no 315 cité par Hasquin, 1971.
[15] AVB registre no 2283.
[16] Le charbon était même parfois utilisé pour sécher le bois.
AGR CF 5346 fol 251.
[17] AN. Paris F 14 4252.
[18] AGR CF 5348 fol 209.
[19] AGR CF 5348 fol 318.
[20] Les tiseurs avaient coutume de regrouper ces 2 espèces sous le terme de « foyard » pour les distinguer des autres bois qui possédaient un pouvoir calorifique moins élevé.
[21] Signalons que lorsque la possibilité existait, les manufacturiers réalisaient d’importantes économies de transport grâce au flottage du bois.
AGR CF 5346 fol 101.
[22] Terme de verrerie signifiant que le four manque d’aliments.
[23] Se dit d’un four qui s’engorge.
[24] La glaie était l’ouverture pratiquée dans la paroi du four qui permettait de l’alimenter.
[25] Certains documents précisent qu’un chariot de houille contient de 11 à
12.000 livres (soit environ 1.800.000 livres par an).
[26] AGR CF 5349 fol 5.
[27] AGR CF 5352 fol 285.
[28] AVB registre n° 2253.
[29] AGR CF 5351 fol 47 et 67.
[30] AGR CF 5346 fol 253.
[31] Les cordes de bois sont des mesures variables selon les régions.
En moyenne, nous pouvons estimer qu’une corde de France équivaut à peu près à 1 m3.
[32] AGR CF 5345 fol 17.
[33] « Lombois » à Gilly, ainsi que des parts dans les veines du « Petit Roland », « Masse », « Droit Jet », et « Favat » à Lodelinsart (Hasquin, 1971).