1989 – 12(1)


La tuyauterie

Le Componium possède deux sommiers en chêne, sur lesquels sont disposés les tuyaux.

Le sommier inférieur est divisé en deux parties.

La première partie, longue de 1 m et large de 13 cm, porte 3 jeux :
– Flûte 1 pied (19 tuyaux en bois) c’’ – f # ’’’
– Petite flûte 1 pied (15 tuyaux en étain) e’’ – f # ’’’
– Violon 2 pieds (15 tuyaux en bois) g’ – a ’’

La seconde partie porte 6 trompettes en laiton dont 4 droites et 2 couchées.
– Trompette (6 tuyaux à anches) d’, f #’, a’, d’’, e’’. f #’’

Remarques :

  1. Les petites flûtes 1 pied et le violon 2 pieds sont des registres transpositeurs à la sixte; ils ne peuvent jouer simultanément. Ils sont commandés par deux touches distinctes du clavier. Si le cylindre appelle à un certain moment les petites flûtes 1 pied; le violon 2 pieds sera automatiquement fermé et vice versa.
  2. Quant au jeu de flûtes 1 pied de 19 tuyaux, celui-ci est actuellement bloqué en position ouverte. Nous en ignorons la raison.

Le sommier supérieur, de plus grande taille que le sommier inférieur (135 cm de long X 54 cm de large et 4 cm d’épaisseur) est de conception traditionnelle. Il supporte 5 jeux de 36 notes, qui apparaissent, depuis la façade de l’instrument, dans l’ordre suivant :
– Salicional 8 pieds (36 tuyaux ouverts, en étain) G – f # ’’
– Gambe 4 pieds (36 tuyaux ouverts, en bois) g – f # ’ »
– Quintation 4 pieds (36 tuyaux bouchées, en bois) g – f # ’ »
– Flûte 4 pieds (36 tuyaux ouverts à bouche ronde, en bois) f – f # ’ »
– Flûte 8 pieds (38 tuyaux ouverts ou fermés, à bouche ronde, en bois) G – f # « 

Les claviers et les cylindres

Le Componium possède 2 claviers de 91 touches dont 76 servent à l’ouverture des soupapes, 8 aux registres automatiques, 3 aux percussions (2 triangles et 1 tambour) et 4 actuellement inemployées.

Les deux claviers qui sont espacés en hauteur de 32,7 cm correspondent aux paires de cylindres qui peuvent y être placés.

L’instrument peut être joué de deux manières différentes:

  1. par deux cylindres simultanément. C’est alors que l’instrument est en mesure d’improviser;
  2. par un seul cylindre que l’on place sous le clavier inférieur. L’instrument joue alors, à la manière d’un orchestrion mécanique ordinaire, telle ou telle pièce (ouverture, marche, etc.) qui a été notée sur ce cylindre.

Actuellement, on conserve sept cylindres. Deux paires de cylindres servent pour l’improvisation; les morceaux sont intitulés: Improvisation et Fantaisie. Les trois autres cylindres sont employés seuls, comme sur un orchestrion ordinaire. Sur le premier est notée la Marche d’Alexandre d’Ignace Moschelès (1794- 1870); sur le second, sont notées quatre pièces de Ludwig Spohr (1784-1859); sur le troisième, l’Ouverture de la Flûte Enchantée de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) et une fantaisie fuguée du même compositeur.

Chaque cylindre mesure 121 cm de long et 27 cm de diamètre. Il se compose de 14 douves de tilleul, arrondies, collées et chevillées sur des jantes. Hélas, les douves se sont écartées, suite aux multiples séjours de l’instrument dans des entrepôts humides, ce qui dérègle considérablement le notage et altère l’éloquence musicale du Componium.

En examinant attentivement les cylindres (fig. 5), on s’aperçoit que toute la surface est striée. Une véritable résille de lignes parallèles droites et perpendiculaires se déploie sur toute sa surface. Ce damier servit de repère pour le notage des œuvres musicales. Les carreaux ont été calculés et tracés avec une précision extrême.

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Fig. 5
Détail du cylindre de Componium contenant les pièces de Ludwig Spohr.

Alors que les trois cylindres d’orchestrion portant les œuvres de Moschelès, de Spohr et de Mozart sont garnis de pointes et de ponts sur toute leur surface, les deux paires de cylindres improvisateurs présentent une alternance de tranches notées et de tranches vierges (fig. 6). Cette disposition, nous le verrons, est la conséquence du jeu alterné de ces paires de cylindres improvisateurs. Dans le sens longitudinal, l’espace entre 2 lignes correspond à 1 temps d’une mesure musicale en 4/4. Etant donné que chaque cellule jouée par un cylindre, avant que l’autre ne vienne prendre le relai, comporte 2 mesures, il est logique de trouver une alternance de tranches notées et de tranches vierges toutes les 8 lignes. Dans le sens vertical, 8 cellules de deux mesures sont notées côte à côte, ce qui produit l’impression de petits groupes de pointes.

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Fig. 6
Détail d’un cylindre de la paire de cylindres improvisateurs intitulée « Componium-Improvisation ».

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