1981 – 4(1)

Ce qui reste…

L’intense activité de Bois-du-Luc est entrée désormais dans l’histoire; mais par la volonté des habitants [[Au moment de la fermeture, les pires menaces pesaient sur la cité de Bois-du-Luc ; on parlait de tout raser; d’autres voulaient que l’ensemble disparaisse peu à peu. L’énergie des habitants rencontra heureusement la volonté d’Alfred Califice, alors Secrétaire d’Etat au Logement, qui voulait faire de Bois-du-Luc un modèle de rénovation urbaine.]] et de certains mandataires publics, tout est resté en place :

– les Carrés, harmonieux ensemble d’habitations ouvrières construites entre 1838 et 1853 [[L’architecte des Carrés est Victorien Bourg, alors sous-directeur des Charbonnages de Bois-du-Luc; l’analyse des constructions, de la topographie et des rapports d’Assemblée prouve qu’il n’y eut pas de plan général précis, mais seulement un projet d’ensemble fréquemment amendé au gré des circonstances et dans le souci permanent de réaliser une véritable œuvre architecturale. ]]; elles ont été rachetées par l’Etat, en 1974; la rénovation est en cours;

– les bureaux, construits en 1907 dans un style imposant ;

– les écoles[[La première école se tint dans les Carrés, au n° 1 de la rue du Midi.]] ,les ateliers, l’hospice, l’église[[L’église, construite en 1905, coûta 95.000 francs; le Charbonnage donna le terrain et versa 75.000 francs; l’Etat paya 15.000 francs; le Gérant du Charbonnage ajouta la différence. ]] ,l’hôpital, la bibliothèque, l’ancienne boucherie, la cour au charbon, la salle de fêtes [[Durant 50 ans, ce fut un véritable « centre culturel» : projections, théâtre, concerts, floralies, expositions… Cette salle pouvait accueillir plus de 1.200 personnes. ]]… Et tout cela nous rappelle que les patrons charbonniers des 150 dernières années avaient réussi à façonner une véritable seigneurie industrielle où l’on pouvait naître, grandir, travailler et mourir, à l’écart du reste du Monde[[ Bois-du-Luc vivait pratiquement en économie fermée; les relations culturelles avec l’extérieur étaient pourtant fréquentes, par le canal des nombreuses associations sportives, artistiques ou autres qui animaient la vie de Bois-du-Luc. ]] ;

– le châssis à molettes de Saint-Emmanuel qui domine la cité ouvrière ; il a été construit en 1835 et surélevé en 1913 ; c’est une des plus belles réalisations de la Société [[La plupart des châssis à molettes et des grandes constructions métalliques de la Société furent réalisés par les usines Nicaise-Delcuve, de La Louvière ; mais pour Saint-Emmanuel, Monsieur Descampe, directeur-gérant du charbonnage écrivait, en date du 3 juillet 1912: «La Société fait elle-même ses pièces de fonderie d’usage courant, de même que les charpentes métalliques, ne reculant pas devant l’entreprise d’un châssis a molettes » (Archives anciennes, recueil n° 162, p. 524).]].

Bois-du-Luc vaut une visite; il faut s’y promener à l’aise, en observant la sobre élégance des constructions, en imaginant aussi la souffrance et les drames d’un peuple souvent éprouvé[[Plus de 220 mineurs sont morts dans les fosses de Bois-du-Luc ou dans les installations de surface; il y eut aussi des milliers d’accidents de moindre gravité. Il faut ajouter que beaucoup d’habitants actuels des Carrés ont quitté leur pays d’origine à cause des guerres ou de la misère.]] …

Il faut voir aussi le petit Musée de la Mine, mis sur pied par le GABOS (Groupe d’Animation culturelle de Bois-du-Luc) ; c’est toute une vie, toute une histoire qui s’y raconte[[Le Musée est animé par des bénévoles; il est normalement ouvert le samedi et le dimanche, de 14 à 17 heures; se renseigner éventuellement auprès de Madame L. Monoyer (tél. (064) 22 76 57), de Monsieur J. Meurant (tél (064) 22 40 83) ou de l’Abbé R. Pourbaix (tél. (064) 22 64 18). On peut se procurer le catalogue du Musée en envoyant 50 F à J. Meurant, Castillon, 8, 7110 Trivières.]] .

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