1981 – 4(1)

L’histoire de notre pays ne s’est pas seulement façonnée à coups de guerres et de batailles, à force de traités compliqués et fragiles. Il y eut aussi, il y eut surtout, l’inlassable effort d’un peuple courageux qui savait son devoir et qui, partout, dans les campagnes comme dans les industries, et souvent dans de pénibles conditions, permit l’essor et la grandeur de notre pays.

Bois-du-Luc est un de ces lieux imposants où le labeur des hommes, longuement assumé, vibre encore, à travers bien des souvenirs [[ Bois-du-Luc est maintenant une paisible localité qui semble sommeiller aux côtés de terrils boisés; elle se situe en plein cœur de l’importante commune de La Louvière.]].

Un peu d’histoire

C’était en 1685, au bord du Thiriau du Sart, sur les terres de Houdeng, à quelques kilomètres du Rœulx; de vaillants ouvriers avaient trouvé du charbon; les couches supérieures affleuraient; mais il fallait creuser plus avant, pour assurer les ventes et l’avenir de l’entreprise [[Principales sources: Archives anciennes du Charbonnage du Bois-du-Luc, aux Archives de l’Etat à Mons;

J. Plumet, Une Société minière sous l’Ancien Régime, Gembloux, 1941 ;

V. Delattre, J. Plumet & O. Heyndrickx, Les Charbonnages de Bois-du-Luc et d’Havré, notice historique, Bois-du-Luc, 1935. ]].

L’idée leur vint de s’unir à des bailleurs de fonds, commerçants binchois, et aux représentants du seigneur féodal. C’est ainsi que naquit la première société par actions de la région[[ Le texte complet du contrat de 1685 est repris in extenso dans l’ouvrage de J. Plumet, p. 21 et sq.]].
Exemple de véritable cogestion entre les travailleurs, les financiers, les propriétaires du sol. L’entreprise perdura près de trois siècles. Il y eut sans doute des moments bien difficiles, surtout entre 1850 et 1914 : le pouvoir bourgeois poussait sans cesse et sans mesure à la production, tandis que les parts des ouvriers s’étaient dispersées et affaiblies [[ A l’origine, les ouvriers fondateurs détenaient deux dixièmes des parts de fosses; en 1871, ils n’en possédaient plus que 5 % (Archives anciennes, vol II, folio 40 et sq.).]].

Photo GABOS
Fig. 2. – Les rues du Midi et du Couchant en 1977.

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