Comme chaque année, le CNHS et la Bibliothèque des Riches-Claires organisent le cycle de conférences « La science à la lumière de son histoire.
Ces conférences se dérouleront à la bibliothèque des Riches Claires, 24 rue des Riches Claires à 1000 Bruxelles, de 18h30 à 19h30.
Réservation souhaitée par mail à bp1@brucity.education
ou par téléphone au 02 548 26 10
Avec le soutien de la Commission communautaire française
Programme
Jeudi 20 février 2025
Handicap : quand l’archéologie nous éclaire par Valérie Delattre – Institut National de Recherches Archéologiques Préventives
A l’occasion de cette conférence Valérie Delattre évoquera la place des « corps différents » dans les groupes humains du passé grâce à l’étude des pratiques de l’archéologie funéraire et des grilles de lecture de l’anthropologie. Quel était le quotidien d’un sujet handicapé ? Était-il pris en charge par les siens ? Rejeté ? Soigné ? Accompagné ? Appareillé ? Les progrès et les nouveaux centres d’intérêt de l’archéologie, notamment préventive, permettent une lecture de plus en plus précise de cette prise en charge et amorce une réflexion sur l’accueil de la différence dans les sociétés qui nous ont précédés…
Jeudi 27 mars 2025
Aperçu des mathématiques de l’Égypte ancienne par Marianne Michel – UCLouvain
Les Égyptiens de l’Antiquité ont contribué eux aussi à la construction de ce grand édifice que sont les sciences mathématiques mais quelle place accorder à « leurs » mathématiques et quelles en sont les spécificités ?
Après une brève introduction concernant les sources utilisées (Moyen Empire et Papyri démotiques), nous commencerons par découvrir le système de numération, les nombres et les fractions, via quelques opérations élémentaires. Ensuite, nous examinerons un exemple d’utilisation de la méthode de fausse position, des exemples de calculs de racines carrées, de calculs de l’aire du disque, de calculs d’inclinaisons. Et enfin, nous terminerons par l’analyse d’un « amusement mathématique » qui a traversé les âges.
Jeudi 17 avril 2025
Quand le mal court : quatre épidémies en Chine impériale par Françoise Lauwaert – ULB
À travers l’analyse de quatre épidémies survenues en Chine entre le XIIe et le tournant du XXe siècle, Françoise Lauwaert met en lumière les défi épistémologiques et politiques auxquels dut faire face l’administration chinoise. Qu’il s’agisse de la constitution d’un corpus médical homogène, de la mise en place de mesures destinées à lutter contre la contagion et contre le désordre social, et enfin de la résistance à une emprise coloniale porteuse d’une rationalité médicale différente, il fallut à chaque fois donner des réponses créatives à un problème récurrent. L’histoire longue nous permet ainsi de considérer sous un nouveau jour la politique qui fut mise en place en République populaire de Chine et de souligner des points de convergence avec l’expérience vécue dans nos contrées.
Jeudi 15 mai 2025
Chevaux, poules, chiens et cochons qui traversent l’Atlantique. Les animaux domestiques importés dans la vallée du Saint-Laurent (1608-1763) par William Riguelle – UNamur
Les colons français qui débarquent et s’implantent dans la vallée du Saint-Laurent au
début du XVIIe siècle ne viennent pas seuls. Dans l’entrepont des navires voyagent avec eux des vaches, des cochons, des poules ou encore des moutons, inconnus sur le territoire
américain avant l’arrivée des Européens. Ce phénomène n’est aucunement singulier dans
l’histoire coloniale et fait l’objet de plusieurs études concernant la Nouvelle-Angleterre et les possessions espagnoles au Mexique et dans le sud du continent. L’historiographie de la
Nouvelle-France, toutefois, est peu bavarde sur la question. Cet article propose dès lors
d’apporter quelques précisions sur les animaux domestiques importés dans la vallée
laurentienne. Il s’agit ici de s’interroger sur la genèse de ces arrivées, de lister les espèces concernées et de jauger des résultats du processus à travers la croissance du nombre de
chevaux. L’objectif est de montrer l’importance du cheptel dans la volonté d’implantation
coloniale, d’éclairer les choix des gouvernants à cet égard et de pointer une attitude singulière dans les rapports anthropozoologiques de l’époque à l’égard des équidés.