LA SCIENCE A LA LUMIÈRE DE SON HISTOIRE – 2020

Comme chaque année, le CNHS et la Bibliothèque des Riches-Claires organisent le cycle de conférences « La science à la lumière de son histoire.
Ces conférences se dérouleront dans les locaux des Riches Claires, 24 rue des Riches Claires à 1000 Bruxelles, de 18h30 à 19h30.
Attention : réservation obligatoire par email à bp1@brucity.education
Venez masqués !!

Avec le soutien de la Commission communautaire française

Programme

Mardi 11 février 2020
« Insidiosus auceps », l’oiseleur sous un mauvais jour : une perspective historique sur les techniques de chasse chez Pierre Bruegel par Baudouin Van den Abeele (UCLouvain, FNRS)

En cette année anniversaire de Pierre Bruegel, un thème moins bien connu est celui de la chasse chez le grand peintre et dessinateur. On pense bien entendu au Retour des chasseurs dans la neige (Vienne), mais il est bien des motifs, parfois discrets ou détournés, qui sont reliés à cette activité. C’est surtout le piégeage qui est un élément récurrent, et il nous invite à scruter les connotations que véhiculent ses images. Les dessins et gravures livrent une moisson abondante de détails qui pointent de façon détournée vers la fauconnerie, ou vers des astuces de capture, voire des nichoirs pour étourneaux dont l’usage n’était pas réellement désintéressé dans les campagnes et les villes.

Jeudi 24 septembre 2020
Quand mythologie et botanique se rencontrent : quelques représentations mythiques dans des herbiers du Moyen Âge par Lara de Merode (ULB, Musée royaux des Beaux-Arts)


Esculape découvrant la bétoine, Paris, BnF, Lat. 6862, f. 18v, fin du IXe siècle. © Bibliothèque nationale de France

Les herbiers médiévaux recèlent bien des curiosités sur les plantes, les animaux et certaines substances naturelles. Celles-ci mêlent non seulement des connaissances thérapeutiques ainsi que des informations concernant leur récolte, leur préparation et leur administration, mais aussi des considérations mythologiques et des croyances populaires. Cette conférence propose d’aborder ces herbiers médiévaux au travers de représentations de dieux et de héros antiques qu’on y observe parfois. Apollon, Esculape ou encore Chiron y empruntent leur iconographie à d’illustres personnages, tels que les auteurs de l’Antiquité ou les grands empereurs antiques et médiévaux. Dans d’autres cas, ces divinités apparaissent au sein de compositions inédites, en train de découvrir une plante avec laquelle ils entretiennent d’étroites relations qui plongent leurs racines dans les mythes et les savoirs thérapeutiques de l’Antiquité. D’abord fidèles à l’iconographie antique, ces représentations furent copiées de manuscrit en manuscrit durant tout le Moyen Âge, perdant peu à peu leurs formes antiques pour devenir des créations toutes médiévales, parfois étonnantes, résultant de l’oubli progressif de certains aspects de la culture antique.

Jeudi 22 octobre 2020
L’hôpital psychiatrique de Saint-Alban et l’expérience de la folie par Christophe Boulanger (Musée LaM, Lille Métropole)

François Tosquelles sur un toit de Saint-Alban avec un bateau d'Auguste Forestier, mai 1948. © Archives de la famille Tosquelles Photo : Romain Vigouroux
François Tosquelles sur un toit de Saint-Alban avec un bateau d’Auguste Forestier, mai 1948. © Archives de la famille Tosquelles Photo : Romain Vigouroux

L’hôpital de Saint-Alban, situé en Lozère, va connaître, à partir de la seconde guerre mondiale et sous l’impulsion de médecins, d’écrivains et d’artistes, une révolution de la conception et du soin de la folie. Des personnalités aussi différentes que François Tosquelles, Lucien Bonnafé, Paul Eluard, Georges Canguilhem, puis Tristan Tzara, Jean Oury, Frantz Fanon, vont habilement tisser des liens entre clinique psychiatrique, psychanalyse, philosophie, surréalisme, art brut. S’invente à Saint-Alban un cadre théorique et pratique qui replace la folie au fondement de l’expérience humaine et au cœur du contrat social.
Des patients comme Auguste Forestier, Aimable Jayet ou Marguerite Sirvins, trouvent là un lieu propice à la création. Alors même qu’ils sont en train de créer, leurs œuvres sont collectionnées par Jean Dubuffet.

Jeudi 26 novembre 2020
Construction des savoirs scientifiques au zoo et animaux non humains (19e siècle à nos jours) par Violette Pouillard (ULB, Université de Gand)

Le gorille Gust (v. 1953-1988) dans le bâtiment des anthropoïdes au zoo d’Anvers, sans date. (c) SRZA

Souvent décrits par les opposants sous les termes d’une « prison », le zoo est, à bien des égards, un laboratoire : il ne donne pas de peines, et ses enfermements sont, sauf cas exceptionnels, sans terme. Cette communication envisagera la façon dont le zoo-laboratoire contribue à fonder et nourrir nombre de disciplines scientifiques, de l’acclimatation du 19e siècle à l’éthologie cognitive des dernières décennies. Elle examinera aussi la façon dont ces disciplines se construisent avec ou sans les animaux, et les apports des animaux non humains à l’histoire des sciences.

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