1984 – 7(1)

DOCUMENTS ANCIENS RELATIFS AUX BATRACIENS ET REPTILES EN BELGIQUE

[[ Voir Technologia 6(4): (1983). ]]

II. – Le battage de l’eau en Ardenne et en Lorraine belge

Georges H. PARENT _ Docteur en sciences biologiques

Samenvatting

Het waterslaan, middeleeuws karwei, heeft zeker bestaan. Gegevens uit de literatuur bewijzen het, in het bijzonder voor het Noord-Oosten van Frankrijk.

Men neemt eveneens de huidige voor Wallonië beschikbare informaties op, zestallig; deze betreffende Sainte-Marie (nabij Neufchâteau) is verdacht.

Men legt de nadruk op het belang dat deze informaties vertonen voor de bioloog welke er naar tracht het vroeger gebied van de van verdwijning bedreigde soorten op te stellen.

Abstract

The « water-beating », a medieval corvée, has been an actual fact. It is proved by data from the literature, especially for the north-eastern part of France.

The informations actually available for Wallony are given. They are six in number; that one concerning Sainte-Marie (near Neufchâteau) doesn’t seem to be reliable.

Such informations present much interest for the biologist who endeavours to set up the ancient distribution of species nearing extinction.

Le droit de grenouillage ou plus exactement le « battage de l’eau », en allemand « die Frösche stillen », est une obligation médiévale, où le seigneur imposait aux « manants » de battre l’eau des fossés ou des étangs pour faire taire les grenouilles qui, par leurs coassement, empêchaient le seigneur de dormir.

Il s’agissait donc d’une corvée, dont les mentions les plus anciennes, d’après les historiens – chartistes et archivistes – remonteraient au début du XIIIème siècle et dont l’origine lointaine reste inconnue.

L’interprétation que l’on a donnée de cet usage varie: droit féodal consacrant symboliquement la reconnaissance de la suzeraineté, ou bien prestation obligatoire, concrète et pragmatique, ou encore droit féodal lié à l’économie médiévale ayant évolué plus tard vers un rite folklorique (Grimm 1899, Schneider 1953, Hiegel 1955).

On a affirmé récemment qu’il ne s’agissait que d’une fable née de l’imagination des écrivains postérieurs au XVIème siècle (Pernoud 1977: p. 76). Pourtant on dispose de nombreux documents et de traditions populaires qui établissent l’existence réelle de ce droit.

J’ai relevé pour le Nord-Est de la France par exemple diverses mentions qui permettent d’établir que ce droit a bien existé :

  1. dans le département de la Meurthe – et – Moselle : Laxou (Nancy), Montreux (Lunéville), Leyre (Nancy) ;
  2. dans le département de la Moselle : Elvange (Boulay), Guermange (Sarrebourg), Volmerange-les-Mines (Thionville), Albestroff, Givry-court, Tercheville (tous trois près de Château-Salins), Puttelange-lez-Farschviller (Forbach), Sarreguemines, Bitche et toute l’Alsace bossue, ainsi que la région des grands étangs et la région de Metz (Essey-lez-Metz, localité disparue) ;
  3. dans le département du Bas-Rhin : Steinbourg (Saverne) ;
  4. dans le département des Vosges : Les Thons près de Lamarche (Neufchâteau), Monthureux-sur-Saône et Girancourt (Epinal) ;
  5. dans le département de la Haute-Saône : Luxeuil [[ D’après : Calmet 1756: 632, Richard 1835: 46, Benoit 1892: 514-515, Grimm 1899, vol. I : 491 et ss. Duvernoy 1902, Rolland 1910: 140, Moser 1934 qui cite de nombreuses références de travaux des XIXème et XXème siècles, Schneider 1953 qui cite cinq documents d’archives incontestables, Hiegel 1955, Pfleger 1955, 1956. ]]

Cette pratique existait également en Allemagne et notamment dans l’Eifel (Hess 1960: 100-101) et en Sarre dans la région de Trèves (Hepding 1941, Grimm 1899, vol I: 491), au Grand-Duché de Luxembourg (Hess 1960), sur tout le littoral de la Bretagne à la Flandre (Trèvedy 1899), en Bourgogne (cf. réf. in Herbillon 1981) et en Franche-Comté (Beauquier 1909).

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