1982 – 5(2)

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Fig. 1. – Portrait de Van Monckhoven (c. 1880), tirage au charbon, 88 X 54 mm.

Désiré VAN MONCKHOVEN (1834-1882)
Son rôle dans le développement de la photographie

Tristan SCHWILDEN
Membre du Syndicat belge de la librairie ancienne et moderne

Steven JOSEPH
M.A. (Oxford), M.B.A. (Ecole des affaires de Paris)

Samenvatting

Désiré Van Monckhoven
Zijn rol in de ontwikkeling van de fotografie

Van Monckoven was de voornaamste Belgische onderzoeker en commentateur op het gebied van de fotografie tussen 1855 en zijn dood in 1882.

Wij beschrijven zijn leven en werken, vooral in verband met de ervaringen
e uitvindingen, aan de welke zijn naam verbonden is.

Abstract

Désiré Van Monckhoven
His role in the development of photography

Van Monckhoven was the leading Belgian researcher and commentator in the area of photography between 1855 and his death in 1882.

We describe his life and works, with especial reference to the processes and inventions with which his name is linked.

Le 25 septembre 1834, Francisca Maria Van Monckhoven, domiciliée à Gand dans la Sint Pieter Nieuwstraat, donna naissance à un fils, Désiré Carolus Emmanuel, qui fut déclaré à l’autorité communale « de père inconnu ». Malgré cet état, considéré à l’époque comme une tare, l’on s’aperçut très vite qu’il s’agissait d’un enfant éveillé. Dès son plus jeune âge, il montra un vif intérêt pour l’astronomie, les sciences physiques et mathématiques. Cela fut rapidement reconnu par ses professeurs à l’établissement Quanonne, où il débuta des études préparatoires à une formation commerciale et industrielle (voir Coupé, 1899).

Il quitta cet établissement pour entrer à l’athénée de Gand, et, dès 1850, il rédigea un « Traité de Chimie », suivi en 1852 par un autre traité, intitulé « Eléments de physique ». Ces ouvrages marquent le début de son intérêt dans le domaine de la photographie, puisque l’on trouve dans le premier un chapitre consacré à la chimie photographique, et dans le second des planches habilement dessinées représentant notamment une chambre noire et divers autres accessoires.

Bien que ces ouvrages de jeunesse soient restés à l’état de manuscrits, ils témoignaient de son esprit de synthèse et de vulgarisation et avaient aidé Van Monckhoven à se faire la main pour des recherches originales et pour élaborer des écrits plus ambitieux, qui n’allaient pas tarder à voir le jour.

Il faut rappeler que la photographie, annoncée au monde en 1839, donc encore toute jeune, offrait un champ d’investigation idéal pour les scientifiques et les artistes ouverts aux techniques modernes. Défi à la gravure et à la lithographie comme moyen d’expression esthétique, la photographie était encore mal comprise en ce qui concerne les divers procédés d’exécution, par manque d’informations suffisamment précises et par des méthodes de fixage plus ou moins aléatoires. Ce sera Désiré Van Monckhoven qui, l’un des premiers, développera par ses recherches et ses écrits la science exacte dans ce domaine. Il permettra ainsi aux artistes d’exploiter les moyens mis à leur disposition pour que la photographie dépasse le stade primitif et expérimental, et aux industriels de créer un nouveau secteur commercial.

En mars 1855, à peine âgé de vingt ans, Van Monckoven publia à Paris son premier ouvrage « Traité de photographie sur collodion », fruit de ses recherches sur ce procédé encore un peu mystérieux (à base d’une solution de coton-poudre dans un mélange alcool-éther), invention attribuée à l’anglais Frederick Scott Archer, dont la divulgation remonte à quelques années auparavant. A cette époque, le collodion humide commençait à concurrencer la daguerréotypie (image obtenue directement sur plaque de cuivre argenté), la calotypie (négatif sur papier) et le négatif sur verre albuminé, mais n’était pas parvenu à supplanter ces trois procédés antérieurs.

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