1982 – 5(2)

La dernière, et peut-être la plus grande contribution de Van Monckhoven dans le domaine de la chimie photographique, a trait au gélatino-bromure d’argent. Ce procédé, mis en pratique pour la première fois en 1871 par l’anglais Maddox, était destiné, selon Van Monckhoven lui-même (1889) : à opérer une révolution complète en photographie, à cause de son extrême simplicité, de sa grande rapidité et de la facilité qu’il offre de pouvoir être employé à sec. Il est certain que, désormais, la photographie est réellement à la portée de tous … En effet, l’utilisation de ce procédé ouvrit une nouvelle ère, marquée par l’universalité de l’image instantanée obtenue au moyen de films en rouleaux, encore en usage de nos jours. La popularité de ce procédé est due largement à Van Monckhoven qui, en 1879, annonça au monde qu’il était parvenu à accroître la sensibilité de l’émulsion par l’addition d’ammoniaque. Immédiatement, Van Monckhoven profita de cette découverte pour ajouter ce produit à la gamme proposée par sa firme [[ Dans son catalogue, en date de juin 1880, la maison Van Monckhoven proposait aux photographes son émulsion sèche en paquets de 100 grammes au prix de 32 Frs. et également des plaques sèches prêtes à l’emploi à des prix variant de 4 à 60 Frs. la douzaine, selon dimensions.]].

Malgré le fait que Van Monckhoven était absorbé par la gestion de son entreprise, il trouva encore le temps de s’intéresser à la photographie des étoiles. Dans le petit observatoire qu’il avait installé à Gand, rue de l’Hôpital, 89, équipé d’un équatorial de 8 pouces fabriqué en Angleterre sur ses propres plans, il parvint à photographier directement des étoiles jusqu’à la douzième grandeur. En 1880, il projetait même de faire une carte céleste au moyen de ses épreuves embrassant un angle de 4° carrés, projet qui ne fut malheureusement jamais réalisé.

Ces astro-photographies firent l’admiration des savants qui eurent l’occasion de les examiner et constituaient une prouesse technique pour l’époque (Fabre, 1889).

Il commença à élargir radicalement le champ de ses recherches, qui portèrent notamment sur la formation de l’électricité, la spectroscopie, et il entrevoyait même une solution au problème de la photographie des couleurs. Il ne put mener à bien toutes ces dernières recherches, car il fut brutalement enlevé à l’affection des siens par une angine de poitrine qui le terrassa le jour même de son 48e anniversaire, le 25 septembre 1882.

Références

J. Coupé, 1899. – Notice in Biographie Nationale, Bruxelles, Vol. 15, col. 93-96.

G. De Vylder, 1868. – La photographie à l’Exposition universelle de Paris, 1867. Bulletin Belge de Photographie, Bruxelles, Vol. 7.

C. Fabre, 1889. – Traité encyclopédique de photographie, Paris, Vol. 3.

L. Roosens, 1974. – De technische ontwikkeling van de fotografie in België, Gent.

D. Van Monckhoven, 1864. – Appareil dyalitique d’agrandissements photographiques. Bulletin Belge de Photographie, Bruxelles, Vol. 3.

D. Van Monckhoven, 1889. – Traité général de photographie, Paris.

L. Vidal, 1865. – Rapport fait à la Société photographique de Marseille sur le concours ouvert par cette société pour les agrandissements. Bulletin de la Société française de photographie, Paris, mai 1865.

C. Waldack, 1863. – Nouvel appareil à agrandissements. Bulletin Belge de Photographie, Bruxelles, Vol. 2.

Remerciements

Nous tenons à remercier tout particulièrement le personnel de la Bibliothèque royale Albert Ier (Bruxelles), Mme Taylor, bibliothécaire de la Royal Photographic Society, Bath (Angleterre), Mr de Karele, des Archives de la Ville de Gand, ainsi que Mr Van der Leene, de l’Etat Civil de la Ville de Gand, pour le précieux concours qu’ils nous ont apporté.

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