1979 – 2(3/4)

Le Moyen Age

Au début du XIIème siècle, Fulgence, abbé d’Affligem, fonde à côté de l’église paroissiale de Forest, l’abbaye des Bénédictines. C’est là, peut-on dire, que l’on trouve trace à Bruxelles de la première distribution d’eau organisée: celle-ci, en effet, était captée au pied du côteau des Sept Bonniers et acheminée en pente douce vers le monastère où elle était répartie dans chaque dépendance par l’intermédiaire de branchements: ceux-ci étaient soigneusement repérés au moyen de poteaux, de pierres marquées d’un signe ou de croix gravées dans les murs. L’entretien de ce réseau était confié à des surveillants des eaux (waterlieden) sous la direction d’un maître fontainier (fontynmeester).

Au XIIIème siècle, pour faire face à une demande accrue de la part d’une population industrieuse en pleine expansion, on assiste à la prolifération des fontaines et des abreuvoirs. Pour satisfaire le goût de luxe et d’esthétique naissant des Bruxellois, certaines de ces réalisations sont résolument originales et décoratives; citons la fontaine St-Jacques (rue de Ruysbroeck), la Martsborre (rue Busselenberg), la fontaine Supérieure (Pypenzype, Anderlecht), la fontaine d’Amour (Rinneborre-fontaine limpide) … Le Monastère de la Chambre Notre-Dame (Abbaye de la Cambre) s’approvisionne en eau en poussant des drains en direction de la Forêt de Soignes.

Au XIVème siècle, à côté d’une série de fontaines importantes, du Marché (Grand-Place), de la Halle ou fontaine Bleue (Marché au Charbon), St-Guidon (au nord du Béguinage), on crée une série de mares d’eau non potable dans le but d’économiser l’eau alimentaire (elles sont soit creusées à même le sol, soit maçonnées avec parapet et escalier d’accès et alimentées par les eaux de pluie, de source ou de la nappe souterraine) : le Coudenberg (réservé aux chevaux de la Cour), le Sablon (Zavelpoel), du Vieux Marché au Bétail (Place de Louvain), des Cygnes (Zwaenepoel) … 1382 constitue une date importante pour la distribution d’eau à Bruxelles: en effet, pour la première fois, apparaît, dans les actes officiels, le nom du Moulin du Hoey-Vyver à St-Josse-ten-Noode qui, deux cents ans plus tard, deviendra après transformation la Machine Hydraulique. Ce moulin était établi au bord d’un étang de 7 ha dont il ne reste aujourd’hui que la pièce d’eau du Square Marie-Louise: il utilisait la chute d’eau entre deux étangs successifs à l’emplacement actuel du carrefour de la rue de Spa et de la rue de la Pacification.

Au Moyen Age, et encore à la Renaissance, rien n’est donc fait en matière de grands travaux, si ce n’est peut-être la création de bains publics ou étuves – par exemple celui de la Chapelle près des rues du même nom.

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