1979 – 2(1)

Il a placé en 1841 une machine à papier continu, système perfectionné par lui-même, au moyen de laquelle il fabrique toute espèce de papiers depuis les plus minces (pelure d’oignon) jusqu’aux plus épais (carton de Bristol). » Il était par conséquent tout indiqué d’envisager la création d’un musée du papier dans cette ville. Cette initiative fut prise en 1971 par le Ministère de la Culture française, et fut immédiatement adoptée par la grande majorité des mandataires communaux. La commune se rendit acquéreur de la « Maison Cavens », ancien orphelinat désaffecté depuis de nombreuses années, et le restaura pour lui rendre sa splendeur d’antan.

Ce bâtiment est destiné à abriter non seulement le futur musée du papier, mais également une bibliothèque scientifique et un musée du Carnaval de Malmédy. Une salle polyvalente permettra des manifestations culturelles et des expositions temporaires. Les questions financières constituent évidemment un obstacle à ce projet, mais ne semblent pas insolubles.

Par décision du Conseil Communal de Malmédy en date du 16 mai 1977, un Comité de gestion composé de 11 membres a été créé sous la présidence du Dr. Grodos, échevin. Quatre commissions spéciales furent également instituées:

1° Musée du papier,

2° Bibliothèque,

3° Musée du Carnaval et du Folklore malmédiens,

4° Salle polyvalente.

Ce musée, qui constituera un pôle d’attraction de première importance, sera capable de voler de ses propres ailes. Judicieusement conçu, il pourra devenir un centre de recherches et d’études papetières, et un lieu de ralliement pour les techniciens, les historiens, et tous ceux qui, dans ce domaine, se passionnent pour cette si belle et si ancienne industrie.

Le terme « Musée National » présuppose la large participation de toutes les usines à papier de Belgique. Dans ce domaine l’appui de Cobelpa (voir note 1) peut être considéré comme assuré. Nous pouvons par conséquent affirmer que l’intérêt du musée dépassera largement le cadre régional, limite à laquelle on s’était primitivement arrêté.

Ce musée de la papeterie comprendra plusieurs sections.
La plus importante, celle relative à l’histoire du papier dans le monde et à l’historique des usines belges et plus spécialement celles de Malmédy, occupera une des plus grandes salles de l’immeuble choisi. Le visiteur pourra y étudier la fabrication ancienne du papier en Orient, ensuite la fabrication telle qu’on la pratiquait en Europe médiévale. On y verra la reconstitution d’un ancien moulin avec sa roue à aube, ses pilons, ses presses et son séchoir. L’origine et l’histoire du papier en Belgique seront illustrées par des cartes, des documents, des gravures. Hélas, dans ce domaine, comme le mentionnait déjà Arnould (1976), les études et enquêtes y relatives sont encore partielles, beaucoup d’archives n’ont pas encore été dépouillées, et un énorme travail de recherche reste encore à faire. Nous souhaitons que la création du musée suscitera un regain d’intérêt, une émulation parmi les chercheurs et une collaboration plus étroite entre fabriquants, tranformateurs et distributeurs de « cette matière précieuse qui sert à embellir la vie ».

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Au-dessus: Filigranes de la fin du XVIIIe siècle de la papeterie de Malmédy
En-dessous: Filigrane HS datant du début du XIXe siècle et filigrane avec dragon datant du début de ce siècle, de la papeterie Steinbach
Fig. 1 (extr. de Kaefer, 1971)

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