1982 – 5(3/4)

UNIVERSITY MICROFILMS INTERNATIONAL (1981)
Doctoral dissertations on History of Science.
UMI, 30-32 Mortimer street, London W1 N 7RA, 10 p., tableaux.

Ce catalogue ne peut être ignoré. L’historien de la science et l’historien des techniques y trouveront une liste de thèses de doctorat en histoire de la science (y compris les sciences appliquées) soutenues dans les Universités américaines. Le fait est que l’histoire des sciences et des techniques jouit, aux Etats-Unis, d’un statut académique à part entière. C’est l’occasion pour les historiens belges des sciences de goûter le sombre plaisir de l’amertume, puisqu’aussi bien c’est à un Belge, George Sarton, que revient le mérite d’avoir fait connaître à l’Amérique l’importance de l’histoire de la science et que c’est un peu grâce à lui que fut créé, dés 1936, le doctorat en philosophie, section histoire des sciences, à l’Université de Harvard.

Ce catalogue n’est nullement exhaustif, puisqu’il ne retient que les thèses soutenues depuis 1972 et que (il s’agit d’un document commercial) son objet est de citer les thèses dont le texte peut être acheté, sous forme de microfilms (35 mm), de microfiches (seulement pour les thèses postérieures à 1975) ou de xérographies. Son intérêt est cependant évident et nous ne pouvons émettre qu’un souhait. C’est que, dans les prochaines éditions du catalogue, les titres soient encore plus nombreux et que l’on y trouvera des thèses soutenues dans les autres nations universitairement développées.

J.C. Baudet

UNIVERSITY MICROFILMS INTERNATIONAL (1981)
Doctoral dissertations on Philosophy.
UMI, London, 20 p., tableaux.

Parce que l’on ne peut pas isoler le développement de la science et le progrès technologique du mouvement des idées, ce catalogue de thèses de philosophie n’est pas moins utile, pour l’historien des sciences, que le catalogue précédent. Bien sûr, un très vaste domaine de la problématique philosophique ne concerne nullement l’histoire du « complexe » science et technologie. Mais l’historien de la science doit rencontrer le philosophe sur le terrain de l’épistémologie. Quant aux historiens de la technologie, ils tireront quelque profit de la lecture des réflexions des philosophes (surtout américains, d’ailleurs) qui ont compris, assez récemment mais mieux vaut tard que jamais, que la technologie est une clef plus universellement utilisable que l’Art ou le Sacré pour aborder le problème éternel de la nature humaine.

J.C. Baudet

CULTURES INDUSTRIELLES AU PAYS DES COLLINES :
Plantes médicinales, Chicorée, Tabac (1890-1914). Etudes et documents du Cercle royal d’histoire et d’archéologie d’Ath et de la région, IV, Ath (Belgique), 1982, 146 p., ill.

Ce n’est qu’en feuilletant jusqu’au bout cet ouvrage que le lecteur apprendra (s’il lit attentivement la légende d’une photographie) que nous avons ici les actes d’un colloque qui s’est tenu à Flobecq les 8 et 9 septembre 1979. La typographie est irréprochable, les illustrations fort nombreuses et la couverture est même parée d’une reproduction en quadrichromie d’une très belle affiche publicitaire ancienne. Ces illustrations agrémentent incontestablement la lecture de ces actes, mais nous ne sommes pas certain que la mention du numéro d’archives sera d’un grand secours pour le lecteur. Il aurait sans doute préféré être informé des dimensions de chaque document, et la date est une information autrement précieuse, croyons-nous: voilà des lacunes bien regrettables!

Comme souvent dans les colloques, les textes sont assez disparates. Nous ne signalerons que ceux qui présentent un intérêt pour l’historien des techniques et de l’industrie.

En 9 pages, 2 graphiques et un tableau, Gadisseur nous résume la situation économique des campagnes hennuyères au XIXème siècle. C’est assez intrépide de vouloir si rapidement raconter un siècle de transformations socio- économiques, mais l’auteur est, je crois, arrivé à ses fins. Grâce à une périodisation articulée sur 1865,1880 et 1895, il montre en effet qu’il a fallu près de cent ans pour qu’une région principalement céréalière s’oriente vers l’industrie et développe l’élevage, avec l’Intermède de spéculations agro-industrielles plus ou moins sans lendemain (lin, houblon, colza, betterave sucrière, chicorée, tabac).

Delhaye étudie les industries rurales de Flobecq . Il signale l’importance de l’émigration (surtout vers la France) dans une région au chômage persistant, il retrace, avec de nombreux détails (169 notes infrapaginales), les tentatives de développement d’industries agricoles. Le bourgmestre d’Harveng tente vainement, de 1846 à 1859, de sauver l’industrie linière. Antoine et Martin Jouret fondent, en 1840, une manufacture de chicorée. Pierre Vanlangenhove, en 1847, crée une tannerie; en 1857, Jean-Baptiste Waegeman en fonde une seconde. En 1834, il y a à Flobecq 4 brasseries et 2 distilleries. Etc, etc. Toutes ces informations soigneusement recueillies permettront à l’auteur de distinguer deux périodes dans l’évolution socio-économique de Flobecq. De 1830 à 1860, un déclin constant dû à la ruine de l’industrie linière, au contexte économique général, à l’insuffisance des voies de communication (…) De 1860 à 1914, c’est le début de l’industrialisation grâce au chemin de fer et au chemin de fer vicinal, mais surtout avec l’implantation de petites industries rurales.

La culture du tabac dans le Nord-Hainaut est étudiée par Delcourt, qui nous rappelle que le Hainaut fut (au XVIIème siècle) une des premières régions où la culture du Nicotiana prit de l’extension.

Bettonville-Counet s’est livrée à des enquêtes dialectologiques sur la fabrication de la chicorée à café dans la région des Collines. Ce lui fut l’occasion de résumer l’histoire de la culture de cette plante, depuis l’Antiquité. Les informations qu’elle a, d’autre part, rassemblées sur la culture et la préparation traditionnelles de la chicorée intéresseront les spécialistes de l’histoire de l’agriculture et de l’artisanat rural.

J. C. Baudet

 

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