CONCLUSIONS
L’homme a toujours essayé d’appliquer l’évolution technologique aux arts et à la facture instrumentale en particulier. Il est dès lors logique que les premiers balbutiements de l’électronique aient immédiatement profité à cette branche. Parmi les premiers instruments électroniques construits, il y a le Trautonium, les Ondes Martenot et le Thermenvox, dont les trois parties (oscillateur, filtre et diffuseur) sont découplées, contrairement à ce qui se passe pour les instruments classiques. Le Trautonium a été conçu pour imiter la voix humaine. Il est construit autour d’un oscillateur à relaxation; le filtre étant un circuit formantique mais, néanmoins, sa vocation fut la musique. Le Thermenvox et les Ondes Martenot utilisent les oscillations à battements. Le premier a peu dépassé le stade des sifflements du poste de TSF à surréaction en vogue à l’époque. Le second allie clavier expressif, ruban et boîte d’expression qui permettent à l’interprète de réaliser les plus fines modulations du son. Trois diffuseurs (haut-parleur, gong et palme) pallient à la sécheresse du son due à la mauvaise qualité des diffuseurs d’antan.
Il faudra attendre les ordinateurs et les synthétiseurs très répandus actuellement, pour révolutionner la facture instrumentale électronique. Grâce au progrès de l’électronique, les instruments modernes sont beaucoup plus complexes et ont finalement peu de chose en commun avec les précurseurs étudiés ici.
On a souvent essayé de remplacer les instruments classiques par des équivalents électroniques. De telles erreurs peuvent être évitées car chaque type d’instrument a son rôle et sa fonction pour l’interprétation de la musique dans un cadre et un style qui lui sont propres.
Références
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Brevets déposés après l’invention des instruments :
Trautonium : U.S. (1936) 2 039 201
Martenot : U.S. (1931) 1 824 402.
U. S. (1952) 2 581 680.
U.S. (1932) 1 853 630.