Les percussions
On ignore quelle était exactement la composition des jeux de percussions à l’origine. Actuellement, le Componium possède un grand tambourin et un triangle (voir fig. 1).
Il est probable qu’à l’origine, il ait possédé également une ou plusieurs cymbales. La plupart des orchestrions qui l’ont précédé en possédaient. On a relevé, par ailleurs, une paire de cymbales dans l’inventaire de la succession de D. N. Winkel. Ces instruments étaient, à l’époque, très coûteux.
Le mécanisme d’horlogerie
Dans la seconde édition de sa Biographie universelle des musiciens, Fétis écrivait à propos de Componium :
« On mettait en mouvement un mécanisme d’une conception complètement nouvelle qui faisait agir les cylindres (…) d’une manière si imprévue et avec des combinaisons si multipliées, que Biot et Catel, membres de l’Institut de France, admis à examiner l’instrument sous le sceau du secret, firent un rapport dans lequel il est dit que des milliers d’années pourraient se passer sans que la même variation ne se produisit exactement » [[F.J. FETIS,Biographie universelle des musiciens, t. VIII, Paris 1865, p. 447. ]].
Avant d’entrer dans le détail des engrenages, il est utile de préciser les fonctions essentielles auxquelles le mécanisme doit répondre:
A. Pour le système ordinaire (sans improvisation, avec un seul cylindre sous le clavier inférieur)
- Le mécanisme doit imprimer au cylindre un mouvement de notation uniforme.
- Il doit assurer en outre une translation latérale progressive du cylindre car les airs (ouverture de la Flûte Enchantée; Marche d’Alexandre; Pièces de L. Spohr) sont notés en spires sur la surface du cylindre.
- Il doit provoquer également toutes les fonctions logiques d’un orgue automatique ordinaire, à savoir:
a. la levée du clavier après un tour du cylindre, dans le cas où l’on aurait noté 8 airs côte à côte, à la manière des serinettes;
b. la levée du clavier après huit tours du cylindre, dans le cas des longs airs notés en spires;
c. le retour du cylindre en position de départ lorsque le programme est terminé. Il faut d’ailleurs faire remarquer que les cylindres ne peuvent être retirés de l’appareil que s’ils se trouvent en position de départ.
B. Pour le système componium (avec une paire de cylindres improvisateurs) Outre tous les effets propres au système orchestrion, le mécanisme doit en outre déterminer, toutes les deux mesures, la translation latérale éventuelle de chacun des cylindres, indépendamment du mouvement de l’autre, achever cette translation et jouer pendant que l’autre cylindre effectuera le même travail.
Le Componium a pour but de faire entendre des variations toujours nouvelles sur un thème. A cette fin, les cylindres portent alternativement deux mesures de silence et deux mesures de jeu, réglées de façon à s’enchaîner les unes aux autres, sans une pièce de 76 mesures. A la fin de cette pièce viennent 4 mesures de silence. Après ces 80 mesures, les cylindres recommencent une nouvelle révolution.
Le thème de 76 mesures est donc coupé en 38 tranches de 2 mesures. Ces 38 tranches sont notées sur les 2 cylindres de telle façon qu’alternativement chaque cylindre joue 2 mesures du thème, pendant que son partenaire marque un silence. A côté des pointes nécessaires à l’exécution du thème, sont placées, les unes à côté des autres, les pointes destinées à produire 7 variations du thème. Par conséquent, les variations sont fractionnées de même façon que le thème.
L’improvisation du Componium naît du jeu alterné des deux cylindres qui, en cours de route, prennent des positions qui ne peuvent être déterminées à l’avance. Pendant que le premier cylindre (disons celui du dessus) joue deux mesures de musique, l’autre cylindre (celui du dessous) effectue une translation ou poursuit sa rotation en ligne droite, selon un choix imprévisible opéré par le mécanisme d’horlogerie.