1987 – 10(1)

Les chirurgiens de la peste [[ Voir notre article cité à la note n° 18. ]]

BAUDUIN (Jean).
Barbier, chargé de « seignyer touttes personnes habitans en ceste ville entechiés de la malladie de la peste », aux appointements de 200 livres par an [[A. V. M., Compte, 1514/1515, f°49v°; A. V. M., Compte, 1515/1516, f°61v°. ]]. Ce fut le 19 mars 1515 que le conseil de ville décida de se mettre en rapport avec lui pour lui confier cette fonction [[A. V. M., n° 1299, Registre aux résolutions, 1509/1522, f°155v°; A. LACROIX, Notice chronologique et analytique …, p. 14. ]].

BON (Martin le), dit le Waitte.
Barbier, chargé de soigner les malades atteints de la peste. Il exerça ses fonctions de 1519 à 1521 [[A. V. M., Compte, 1518/1519, f°61v°; A. V. M., Compte, 1519/1520, f°74r°; A. V. M., Compte, 1520/1521, f°74r°. ]].

BRAY (Philippe de).
Il exerça les fonctions de chirurgien de la peste de 1522 à 1525 aux appointements de 36 livres par an, outre une gratification de 200 livres qui lui fut allouée à son entrée en fonction [[A. V. M., Compte, 1522/1523, f°66r°. ]]. Il mourut en juillet 1525[[A. V. M., Compte, 1524/1525, f°45r°. ]].

PESQUERIE (Jean de) [[Voir la partie de cette étude consacrée aux médecins pensionnaires. ]].

AUBLUS (Adrien).
Il exerça les fonctions de chirurgien de la peste d’octobre 1533 à sa mort en 1543, aux appointements de 100 livres par an [[A. V. M., Compte, 1533/1534, f°38r°, 41r° – Le 14 juin 1543, sa veuve demanda une gratification à la ville; A. V. M., n° 1301, Registre aux résolutions, 1536/1559, f°210r°.]].

PAYEN (Jean).
« Maître-saigneur » assermenté, chargé de soigner les malades atteints de la peste. Il exerça ses fonctions de 1543 à 1545 [[A. V. M., Compte, 1543/1544 (en mauvais état); A. V. M., Compte, 1544/1545, f°61r°.]].

BRACHELET (Ursmer).
Il occupa le poste de chirurgien de la peste en 1544 et en 1545. Avant d’être accepté, il dut prouver son habileté en pratiquant une saignée sur un volontaire [[A. V. M., Compte, 1544/1545, f°56v°, 57r°, et 102v°: A ung porteur de sacq, lequel fut content soy laissier saignier de Ursmer Brasselet, saigneur des gens infectéz affin de scavoir si il estoit ouvrier de son mestier, ou estoient maistre Nicolle Byens, medecin et aultres chirurgiens en la maison de la ville … ». ]].

FEBVRE (Antoine le).
Chirurgien attaché à la compagnie de Jean d’Yve, gouverneur de Landrecies, il vint à Mons en juin 1556 et posa sa candidature le 6 de ce mois. Reçu le 15 juillet 1556 [[A. V. M., Compte, 1555/1556, f°154v°, 155r°. ]], il passa contrat avec la ville de Mons le 29 juillet, aux termes duquel il s’engageait à soigner les malades et les blessés des hôpitaux de Saint-Nicolas et des Sœurs-grises ainsi que ceux de la maison des Chartriers. Il devait aussi donner des soins aux personnes atteintes de la peste. Ses appointements étaient de 200 livres par an [[A. V. M., n° 1301, Registre aux résolutions, 1536/1559, f°528r°, 530v°, 533r°. – Voir aussi le contrat passé avec la ville de Mons par Antoine le Febvre en date du 29 juillet 1556; A. V. M., Charte n° 694. Une copie incomplète de cet acte se trouve dans le cartulaire dit « Livre Rouge», t. II; A. V. M., n° 1186 (II). ]]. Il mourut dans le courant de l’année 1557[[A. V. M., Compte, 1556/1557, f°135r°. ]].

TONDEUR (Bernardin le).
Reçu en qualité de chirurgien de la peste le 10 octobre 1554, après examen, aux appointements annuels de 200 livres en temps d’épidémie et de 100 livres en temps ordinaire [[A. V. M., n° 1301, Registre aux résolutions, 1536/1559, f°486r°; A. V. M., Compte, 1554/1555, f°146v°, 147r°; A. V. M., Compte, 1556/1557, f°126r°. – Voir aussi A. V. M., Compte, 1554/1555, f°232v°: «A maistre Olivier du Rieu et Antoine Mauclercq, chirurgiens, pour leur sallaire d’avoir assisté et esté present a l’examen de
maistre Bernardin le Tondeur, esleu et receu a saigneur de peste, qu’alors il saignya
ung compaignon … ». ]]. Le 8 juillet 1557, il passa contrat avec la ville de Mons, aux termes duquel il était tenu de soigner les malades atteints de la peste ainsi que ceux des hôpitaux de Saint-Nicolas, des Sœurs-Grises et de la maison des Chartriers [[ Deux originaux de ce contrat ont été conservés; A. V. M., Charte n° 700. – Voir aussi A. LACROIX, Notice chronologique et analytique …, p. 19-20 et A. V. M., Compte,
1560/1561, f°154v°, 155r°.]]. Il resta en fonction jusqu’à sa mort survenue le 6 septembre 1591[[Ce renseignement est fourni par une mention inscrite au dos de l’un des actes et par une note manuscrite jointe. ]].

HERMAND (Jean)
Cordelier, engagé en qualité de chirurgien de la peste le 16 septembre 1596, aux appointements de 4 livres par jour [[A. V. M., Compte des maltôtes, 1595/1596, f°196v°; A. V. M., Compte des maltôtes, 1596/1597, f°161r°.]].

BERLAER (Jacques) [[Voir la partie de ce travail consacrée aux médecins pensionnaires. ]].

ALEXANDRE (Robert)[[Voir la partie de ce travail consacrée aux chirurgiens pensionnaires. ]].

BAILLEUL (Thierry de).
Chirurgien de résidence à Tournai. En août 1627, il postula la fonction de chirurgien pensionnaire concurremment avec Robert Alexandre [[A. V. M., n° 1313, Registre aux résolutions, 1626/1629, f°49r°. ]]. Le 30 août 1627, il passa contrat avec la ville de Mons, aux termes duquel il était chargé de soigner les malades atteints de la peste [[ Voir le contrat passé entre la ville de Mons et Thierry de Bailleul le 30 août 1627; A. E. M., Archives Locales, P. 1070 bis. ]]. En décembre 1628, il signa un nouvel accord par lequel ses appointements étaient fixés à 300 livres par an, avec un supplément de 200 livres en période d’épidémie [[ Voir le contrat passé entre la ville de Mons et Thierry de Bailleul le 18 décembre 1628; A. E. M., Archives Locales, P. 1070 bis. ]]. Il resta en fonction vraisemblablement jusqu’en 1634 et retourna probablement à Tournai ainsi qu’il en avait déjà manifesté l’intention[[A. V. M., n° 1313, Registre aux résolutions, 1626/1629, f°75v°; A. E. M., Archives Locales, P. 1070 bis; A. V. M., n° 1314, Registre aux résolutions, 1629/1638, f°137v°. ]].

REGNAULT (Jean-Baptiste).
Il entra en fonction en juin 1668 pour soigner les malades atteints de la peste[[A. V. M., n° 1327, Registre des résolutions du magistrat, 1651/1692, f°26r°. ]]. Le 16 juin 1668, il passa contrat avec la ville aux termes duquel il était engagé pour un an aux appointements de 1300 florins, à lui payer une fois [[A. E. M., Archives Locales, P. 1070 bis; A. LACROIX, Notice chronologique et analytique …, p. 28-29. ]].

BOCQUET (André).
Cité en 1668 pour soigner les malades atteints de la peste, aux appointements de 150 livres par an [[A. V. M., n° 1327, Registre des résolutions du magistrat, 1651/1692, f°26v°. ]].

De la fin du XIVe aux dernières années du XVIIIe siècle, cent dix-neuf praticiens occupèrent les postes de médecins et de chirurgiens pensionnaires ainsi que ceux de chirurgiens de la peste. La plupart d’entre eux exercèrent certainement leur métier avec dévouement mais ne laissèrent aucune trace de leur activité ou de leurs connaissances dans le domaine médical, tout au moins jusqu’au XVIIe siècle. Il faut, en effet, attendre le XVIIe siècle pour voir apparaître des figures plus importantes en médecine. En chirurgie, aucun praticien montois ne semble avoir connu une notoriété particulière. Parmi les médecins, Adrien Cospeau et Jean O’Dwyer furent les auteurs d’ouvrages médicaux mais ce fut le XVIIIe siècle qui donna au Hainaut ses personnalités les plus importantes dans le secteur médical: Pierre-Lambert Honnorez, Antoine Knapp et surtout Léopold-Joseph Mauroy qui occupa des fonctions de premier plan, fut associé national de la Société de Médecine de Paris et se signala par des publications nombreuses et érudites.

Toutefois, la grande figure médicale du XVIIIe siècle fut incontestablement Nicolas-François-Joseph Eloy dont la renommée dépassa largement les frontières des Pays-Bas. Son principal titre de gloire fut d’avoir été le pionnier de la bio-bibliographie médicale. Il y eut au XVIIIe siècle une grande demande d’encyclopédies et de dictionnaires biographiques. Déjà, en médecine, Diderot avait ouvert la voie en rédigeant de nombreux articles médicaux dans son « Encyclopédie » et en publiant un « Dictionnaire universel de la médecine », mais le premier ouvrage du genre dû à un médecin fut l’œuvre du Montois Eloy. La première édition de son « Dictionnaire », parue à Liége en 1755 eut un tel succès qu’une nouvelle édition vit le jour l’année suivante à Francfort. Cette faveur du public incita Eloy à rédiger un ouvrage plus complet qu’il fit paraître à Mons en 1778. Le « Dictionnaire » d’Eloy servit d’ailleurs de modèle aux autres dictionnaires qui parurent par la suite [[Sur le rôle d’Eloy dans le domaine de la bio-bibliographie médicale, voir John F. FULTON, The great medical bibliographers. A study in humanism. Philadelphie, 1951, p.49-51. ]].

L’œuvre d’un Eloy ou d’un Mauroy présente sans nul doute un caractère original, mais il ne faut pas sous-estimer la longue lignée des médecins et des chirurgiens qui se succédèrent à Mons depuis la fin du XIVe siècle. Elle montre l’existence d’une tradition médicale ininterrompue dans la capitale du Hainaut.

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