Les chirurgiens pensionnaires
La mention d’un chirurgien apparaît pour la première fois dans le compte de la ville de Mons du deuxième semestre de l’année 1381. Nous ne connaissons pas son nom; nous savons seulement qu’il venait de Cambrai [[A. V. M., Compte, 1er août 1381-1er janvier 1382, f°r°: « Au maistre surgyen de le ville de Mons que on lui donna an l’avantage de ses meules amener de Cambray à Mons…100s ». ]]. A partir de 1395, le chirurgien de la ville est cité nommément dans les comptes.
PUTTEPANCE (Jean de).
Reçu en qualité de chirurgien pensionnaire en 1395, aux appointements de 40 livres par an, augmentés d’une quote-part de 100 sous sur les revenus de la Grande Aumône [[A. V. M., Compte, 1394/1395, f°16r°; G. WYMANS, Médecins et médecines… p. 64. ]]. Cette somme fut portée à 50 livres en 1396 [[A. V. M., Compte, 1395/1396, f°6r°. ]]. En novembre 1422, sa pension fut réduite à 30 livres, en raison de son état de santé et la différence servit à payer un nouveau chirurgien, Jean Vilot [[A. V. M, n° 1295, Registre aux résolutions, 1409/1425, f°103r°; A. V. M., Compte
1422/1423, f°22v°; G. WYMANS, Médecines…, p. 64.]]. Il mourut vraisemblablement en 1422 ou 1423.
ROY (Guillaume le).
Reçu en qualité de chirurgien pensionnaire en 1401 [[A. V. M., Compte, 1401/1402, f°19v°. – Un nommé Guillaume le Roy est cité comme chirurgien à Valenciennes en 1414; E. WICKERSHEIMER, Dictionnaire biographique …, t. Ier, Paris, 1936, p. 252.]]. Sa pension était de 20 livres par an, mais elle fut ramenée de 10 livres à partir de 1403 [[A. V. M., Compte, 1401/1402, f°19v°; A. V. M., Compte, 1403/1404, f°19v°]]. Il resta en fonction jusqu’en 1406 [[A. V. M., Compte, 1405/1406, f°29v°. ]].
VILOT (Jean).
Reçu en qualité de chirurgien pensionnaire le 18 juin 1423, aux appointements annuels de 20 livres [[A. V. M., n° 1295, Registre aux résolutions, 1409/1425, f°103r°; A. V. M., Compte, 1422/1423, f°22v°; G. WYMANS, Médecins et médecines …, p. 64. ]]. Il occupa ce poste jusqu’en mai 1445, puis alla s’établir dans le pays de Liège [[A. V. M., Compte, 1444/1445, f°20r°. ]].
PUTTEPANCE (Gertrude de).
Femme-chirurgien, « meslans de sirurgerie », demeurant à Feluy et reçue en qualité de chirurgienne pensionnaire aux environs de la Noël 1428, aux appointements de 8 livres par an [[A. V. M., Compte, 1429/1430, f°19r°, 27r°. ]]. En 1433, sa pension fut portée à 12 livres [[A. V. M., Compte, 1433/1434, f°22r°.]]. Elle exerça ses fonctions jusqu’en mai 1443[[A. V. M., Compte, 1442/1443, f°18v°. ]]. Notons qu’elle est la seule femme ayant occupé un poste médical à Mons que nous ayons rencontrée.
FORNEHOE (?) (Jean de).
Reçu en qualité de chirurgien pensionnaire le 2 mars 1437, aux appointements de 25 livres par an; il mourut le 10 octobre de la même année [[A. V. M., Compte, 1436/1437, f°20r°. ]].
RUE (Jean de le).
Reçu en qualité de chirurgien pensionnaire le 8 août 1440, aux appointements annuels de 12 livres [[A. V. M., n° 1296, Registre aux résolutions, 1425/1466, f°166v°; A. V. M., Compte, juin-novembre 1441, f°14r°. ]], somme qui fut portée à 15 livres par décision du conseil de ville du 17 juin 1447 [[A. V. M., Compte 1446/1447, f°20v°; A. V. M., Compte, 1447/1448, f°29r°. ]], en raison des prestations supplémentaires qu’il devait fournir, suite au départ de Jean Vilot [[A. V. M., n° 1296, Registre aux résolutions, 1425/1466, f°223v°. ]]. Il mourut le 8 août 1448 [[A. V. M., Compte, 1448/1449, f°18r°. ]] et fut remplacé par Jacques le Boullenghier [[A. V. M., n° 1296, Registre aux résolutions, 1425/1466, f°249v°, 250rf°. ]].
ROBERT (Jean).
Reçu en qualité de chirurgien pensionnaire le 17 février 1442, aux appointements annuels de 6 livres [[A. V. M., n° 1296, Registre aux résolutions, 1425/1466, f°180r°; A. V. M., Compte 1441/1442, f°19v°.]]. En mars 1449, il demanda une augmentation de pension en raison des prestations supplémentaires qu’il devait fournir, suite au décès de Jean de le Rue [[A. V. M., n° 1296, Registre aux résolutions, 1425/1466, f°248r°. ]]. Elle fut portée à 20 livres par décision du conseil de ville du 6 septembre 1449 [[A. V. M., Compte, 1448/1449, f°18v°; A. V. M., Compte 1449/1450, f°19v°. ]]et à 15 livres en juin 1457 [[A. V. M., Compte, 1456/1457, f°22v°; A. V. M., Compte, 1457/1458, f°20v°. ]]. En janvier 1464, il quitta Mons et alla s’établir à Valenciennes [[A. V. M., Compte, 1463/1464, f°11r°, 19v°.]], mais en mars 1465, il manifesta le désir de revenir à Mons et de reprendre ses fonctions, à condition de voir son ancienne pension augmentée. Aucune suite ne semble avoir été donnée à cette requête [[A. V. M., n° 1296, Registre aux résolutions, 1425/1466, f°441r°. ]].
BOULLENGHIER (Jacques le).
Originaire de Cambrai, reçu en qualité de chirurgien pensionnaire le 5 juillet 1449, suite au décès de Jean de le Rue, aux appointements de 12 livres par an[[A. V. M., n° 1296, Registre aux résolutions, 1425/1466, f°250r°.]]. Il fut nommé à ce poste après une enquête faite à Cambrai sur sa compétence [[A. V. M., n° 1296, Registre aux résolutions, 1425/1466, f°249r°.]]. En 1451, un conflit l’opposa à un valet de justice nommé maître Gilles qui prétendait aussi s’occuper de chirurgie. La ville de Mons ordonna à ce dernier de ne plus « praticquier en playes ouvertes » [[A. V. M., n° 1296, Registre aux résolutions, 1425/1466, f°276r°. ]]. Jacques le Boullenghier mourut en 1475 ou en 1476, mais n’exerçait plus depuis juin 1468 [[A. V. M., n° 1297, registre aux résolutions, 1467/1485, fq°37r°; A. V. M., Compte, 1475/1476, f°28r°. ]].
WELZ (Jean Du), dit Fedricque.
Reçu en qualité de chirurgien pensionnaire le 8 juin 1468, aux appointements annuels de 40 livres [[A. V. M., n° 1297, Registre aux résolutions, 1467/1485, f°37r°; A. V. M., Compte, 1468/1469, f°18v°. ]]. Il prêta serment le 10 juin suivant [[A. V. M., n° 1297, Registre aux résolutions, 1467/1485, f°37r°. ]]et resta en fonction jusqu’en 1470, date à laquelle il quitta Mons et fut remplacé par Jean Hanoye [[A. V. M., n° 1297, Registre aux résolutions, 1467/1485, f°93v°. ]].
VAULX (Jean de).
Chirurgien au service de Charles, comte de Charolais en 1457/1458 [[E. WICKERSCHEIMER, Dictionnaire biographique …, t. II, Paris, 1936, p. 498. ]], il fut reçu en qualité de chirurgien pensionnaire le 8 juin 1468, aux appointements annuels de 12 livres[[A. V. M., n° 12R7, Registre aux résolutions, 1467/1485, f°37r°; A. V. M., Compte, 1467/1468, f°19r°; A. V. M., Compte, 1468/1469, f°18v°. ]]et prêta serment le 10 juin suivant [[A. V. M., n° 1297, Registre aux résolutions, 1467/1485, f°37r°. ]]. Sa pension fut portée à 20 livres par décision du conseil de ville du 1er décembre 1470 [[ A. V. M., n° 1297, Registre aux résolutions, 1467/1485, f°93v°; A. V. M., Compte, 1470/1471, f°23v°. ]] et réduite de moitié en 1476 [[A. V. M., Compte, 1475/1476, f°28r°. ]]. En mai 1480, il demanda une gratification pour avoir soigné des blessés venus de Condé et de Montreuil [[A. V. M., n° 1297, Registre aux résolutions, 1467/1485, f°389r°. ]], et, en mai 1483, il introduisit une requête pour obtenir une augmentation de pension. Elle lui fut refusée en raison de la pauvreté de la ville [[A. V. M., n° 1297, Registre aux résolutions, 1467/1485, f°471r°. ]]. En octobre 1504, il demanda de nouveau une augmentation vu « son anchienneté, debilité et pauvreté ». Le 12 octobre, le conseil de ville répondit favorablement et lui accorda 20 livres de pension par an [[A. V. M., n° 1298, Registre aux résolutions, 1485/1509, f°386v°; A. V. M., Compte, 1504/1505, f°38v°.]]. Il resta en fonction jusqu’à sa mort survenue en 1508 ou en 1509 [[A. V. M., Compte, 1507/1508, f°42r°. ]].